La section Nador de l'Association marocaine des droits humains (AMDH-Nador) a diffusé une vidéo, dimanche, pointant une responsabilité des agents espagnols de l'autre côté de la clôture entre Melilla et Nador, dans les événements du 24 juin dernier. Selon le bilan officiel, 23 ressortissants étrangers sont morts, 77 autres ont été blessés, de même que 140 membres des autorités marocaines, lors d'une tentative du passage de 2 000 migrants. Les images ont montré que parallèlement au lancement du gaz lacrymogène du côté marocain, pour repousser l'accès vers les grillages frontaliers, les membres des forces de l'enclave espagnole ont eu recours au même usage, créant une situation où les ressortissants ont été cernés par les gaz des deux côtés. Selon l'ONG, la situation aurait précipité la mort des migrants. La semaine dernière, les éléments d'un rapport préliminaire du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) sur les événements dramatiques du 24 juin ont estimé que les décès seraient liés principalement à une «asphyxie mécanique», du fait de mouvements de bousculade au cours de l'opération. Le constat de l'AMDH-Nador va vers le sens de «l'hypothèse de violences derrière la clôture en raison de la réticence des autorités espagnoles à fournir une assistance et du secours malgré la bousculade et la fermeture des grilles en fer», telle que retenue par la mission d'information du CNDH, qui indique s'être entretenue avec les acteurs associatifs de la région. Rendu public mercredi dernier, le document a cependant indiqué que la mission n'a pas été en mesure de déterminer l'origine des blessures, «entre l'hypothèse d'une chute de la clôture, le surnombre et la possibilité d'un recours disproportionné à la force». Le 20 juillet, l'AMDH prévoit de présenter également son rapport et ses conclusions concernant le drame survenu à la clôture avec Melilla.