Le Front Polisario tente une nouvelle carte dans le cadre de la plainte déposée contre son secrétaire général devant l'Audience nationale espagnole. Son avocat, Manuel Ollé a en effet saisi le juge d'instruction Santiago Pedraz, lui demandant d'inclure les deux rapports du Centre national d'intelligence (CNI) et leurs annexes dans l'affaire. Ces documents, consultés par Publico, «prouverait, entre autres, les motifs fallacieux et le but frauduleux qui imprègnent cette procédure». Dans les deux documents, datés du 18 mai et 24 juin 2021 et consultés par le média, les renseignements espagnols auraient pointé les liens présumés entre l'activiste sahraoui Fadel Breica, auteur de la plainte contre Brahim Ghali en Espagne, ainsi que la Direction générale des études et de la documentation (DGED) marocaine. Pour l'avocat du Polisario, ces rapports secrets montrent que «les services de renseignement marocains ont activé une double stratégie», judiciaire et médiatique, «afin de harceler» Brahim Ghali, «entraver sa mobilité» et «créer un état d'esprit dans le presse liée à leurs intérêts», tout en exerçant une pression sur l'Espagne pour changer de position sur la question du Sahara occidental. Espagne : Des rapports des renseignements accusant le Maroc, fuitent dans les médias Le CNI aurait informé le gouvernement de Sanchez, dans ces rapports rédigés au milieu de la crise diplomatique entre Rabat et Madrid, que Breica aurait «probablement déménagé à Tindouf en 2019 suite aux instructions du Maroc pour provoquer la direction du Polisario», pointant ses «liens» présumés avec le royaume. Le CNI aurait ajouté que «Breica était membre de l'Initiative sahraouie pour le changement (ISC) et est maintenant membre du Mouvement sahraoui pour la paix (MSP)». Deux mouvements qui auraient été qualifiés par les renseignements espagnols d'«organismes de façade de la DGED». Fadel Breica et Hach Ahmed, président MSP, ont toutefois nié toutes relations avec les services de renseignement marocains. De son côté, le MSP a publié un communiqué dans lequel il affirme n'avoir «aucun lien avec aucun service de renseignement» et dément «catégoriquement les insinuations contenus» dans ces rapports. Publico rappelle que le chef du Front Polisario fait l'objet d'une enquête devant l'Audience nationale pour des crimes présumés de détention illégale et de torture, suite à une plainte déposée par Fadel Breica.