Le ministre espagnol des Affaires étrangères a abordé, avec prudence, le mont sous-marin Tropic. La légalité des exploitations des ressources naturelles est un dossier examiné depuis plusieurs années par l'ONU. Sur ce sujet, «il n'y a pas de nouvelles du côté des Nations unies», a indiqué José Manuel Albares dans une interview accordée au quotidien Diario de Avisos. «Une réflexion globale est en cours sur la manière de mieux utiliser ces matériaux à l'avenir. Ce n'est pas non plus une question propre au ministère des Affaires étrangères. Ce que nous pouvons faire, c'est garantir le cadre dans lequel la norme des Nations Unies doit être appliquée», a expliqué le chef de la diplomatie. Pour rappel, en 2014 à l'ONU, l'Espagne avait demandé d'étendre son plateau continental à 350 milles marins afin d'intégrer le mont Tropic dans ses eaux territoriales. Une initiative condamnée, en son temps, par le Maroc. «Cette soumission partielle du gouvernement espagnol touche le plateau continental sous-jacent à des espaces maritimes qui concernent, respectivement, le Maroc et l'Espagne, et qui n'ont pas encore fait l'objet de délimitation», avait indiqué la mission permanente du Maroc auprès de l'ONU dans une lettre adressée, le 10 mars 2015, à la Division des affaires maritimes et du droit de la mer des Nations unies. En mars 2020, le Bulletin officiel au Maroc a publié la loi 38-17 élargissant les limites de son plateau continental à 350 milles marins de ses côtes. Une délimitation contestée par l'exécutif espagnol, la qualifiant «d'action unilatérale» alors que des partis et des médias ibériques la jugent «illégale», estimant que la zone en question fait partie du Sahara occidental et non du Maroc. Dans la Déclaration conjointe du 7 avril, le Maroc et l'Espagne se sont engagés à réactiver le groupe de travail sur la délimitation des espaces maritimes de la façade atlantique. Un cadre de concertation auquel le gouvernement des Iles Canaries sera associé, a promis José Manuel Albares.