Inditex, la plus grande société espagnole de textile, prévoit de "relocaliser" une partie de sa production depuis l'Asie vers l'Espagne, mais aussi vers le Maroc. Les coûts de main d'oeuvre et la proximité du royaume chérifien continuent à le rendre compétitif dans le contexte de crise en Espagne, contrairement de la Chine. Le célèbre groupe textile espagnol Inditex envisage de ramener une partie de sa production asiatique, notamment chinoise, en Espagne et au Maroc, annonce le site d'informations Economia Digital. Inditex possède, entre autres, les marques Zara, Bershka et Massimo Duti. Le Maroc est déjà l'un des principaux pays où la société sous traite sa production. Si la décision du groupe espagnol se confirme, sa position sera renforcée. Deux principales raisons poussent le géant espagnol de l'habillement à tourner le dos, en partie, au marché asiatique. La première concerne le coût. Avec la crise économique qui frappe le royaume ibérique, de nombreux ateliers ont fermé et les coûts de sous traitance, pour Inditex, ont fortement baissé en Espagne même. Les prix pratiqués en Asie ne sont donc plus aussi compétitifs que par le passé. Par contre, au Maroc, les prix des sous traitant restent compétitifs avec notamment un temps de travail plus long, pouvant aller jusqu'à 12h, et des charges salariales très basses pour les ouvriers, avec des salaires de 2 000 DH/mois et parfois moins. La deuxième motivation d'Inditex concerne la politique de proximité que le groupe veut désormais développer. À l'heure actuelle, plus de la moitié de la production d'Inditex se fait par les fournisseurs de proximité. «La production de proximité est une caractéristique de notre modèle d'affaires», a déclaré Pablo Ilas, le nouveau président du groupe espagnol, ajoutant que l'Espagne et le Maroc sont devenus deux pays clés pour l'entreprise. Le groupe peut ainsi procédé au développement du principe du «fast fashion» qui veut que les collections de vêtements présentées en magasins soient fréquemment renouvelées pour suciter les achats de la clientèle. Le temps de transport des vêtements, depuis la Chine, vers l'Europe, n'est évidemment pas comparable avec celui du Maroc. Au Maroc, l'entreprise espagnole est répertoriée parmi les principaux clients de plus de 260 entreprises, contre 256 l'an dernier. Ce transfert de commandes devrait donc être une aubaine pour chacune d'elles. En augmentant sa production marocaine, Inditex suit ainsi la tendance de certaines entreprises ibériques de textile qui, en 2011, décidaient déjà de jouer sur la proximité en ramenant une partie de leur production chinoise vers des pays plus proches de l'Espagne, dont le Maroc.