Ces deux derniers mois n'ont pas été de tout repos pour les ONG et syndicats espagnols. Ils n'arrêtent pas de fustiger le marché du textile au Maroc à cause, notamment, des commandes reçues par Inditex. « Les employés de la société de fabrication textile Corrochano de Talavera de la Reina, à Tolède en Espagne, ont manifesté le 15 novembre dernier contre leur licenciement. En cause, la société Inditex a délocalisé sa production et le textilien espagnol a perdu un marché », nous fait savoir le site d'informations Yabiladi. Ce dernier ajoute que le groupe espagnol Inditex a décidé de ne plus faire confectionner les vêtements de sa marque Pull and Bear par Corrochano de Talavera de la Reina à cause d'une sous-traitance en Tunisie et au Maroc. Cette sortie médiatique nous rappelle celle faite fin octobre par un groupement espagnol qui compte une dizaine d'ONG espagnoles et qui ont émis un rapport où elles pointent du doigt « les conditions d'exploitation » des cols bleus à Tanger. Une ville qui reçoit un nombre important de commandes du groupe Inditex. 14% de commandes d'Inditex Joint par le Soir échos, le DG de l'Amith (Association marocaine des industries du textile et de l'habillement), Mohamed Tazi, nous commente ces sorties médiatiques : « Il s'agit d'un lever de bouclier de certains pays européens qui veulent une relocalisation des activités de certains groupes sur le territoire européen à cause de la crise qui frappe actuellement l'Europe ». Selon Tazi, Inditex n'octroie aux industriels marocains que 80 millions de pièces annuellement, soit à peine 14% de sa production. « Pourquoi choisir ce timing et pourquoi ils n'ont pas revendiqué cela six mois ou un au pultôt ? Et pourquoi ne adressent-t-ils pas aux pays asiatiques et en particulier la Chine ou encore la Turquie qui reçoivent énormément de commandes alors que le Maroc n'a qu'une part minime ? », se demande Tazi. La réponse des Espagnols est que, «Le départ d'Inditex ne se justifie que par les coûts, puisque la fabrication va continuer en dehors de l'Espagne. Ce n'est donc pas seulement un départ causé par la crise, mais parce qu'il est moins cher de produire au Maroc ou en Tunisie qu'ici», estime Fernando Durán, du syndicat UGT espagnol, dans une déclaration reprise par le site Yabiladi.