La Chambre basse du Parlement espagnol a commencé, ce mercredi, l'examen d'une proposition condamnant l'appui de Pedro Sanchez à l'initiative marocaine d'autonomie au Sahara occidental. Le débat a montré de profondes divisions dans le camp opposé à la décision prise par le chef de l'exécutif. La première défection, enregistrée jusqu'à présent, est l'œuvre de la formation Ciudadanos (centre-droit), rapporte un média ibérique. «Nous ne pourrons pas voter en faveur de cette proposition», a déclaré le député Miguel Gutiérrez. «Quand hier Iñárritu (Jon, député de EH Bildu, ndlr) a été interrogé sur notre amendement, il nous a dit que le Front Polisario lui avait dit qu'il n'avait à en accepter aucun pour que le PSOE vote en faveur du texte», a-t-il expliqué. «Parler du Front Polisario, c'est difficile, c'est un peu dur pour nous. Que les exécutants de l'ETA (l'organisation terroriste basque) continuent de soutenir des groupes terroristes, comme le Front Polisario, n'est pas quelque chose que cette Chambre devrait tolérer», a affirmé Gutiérrez. Des propos immédiatement condamnés par le député, Albert Botran, de la formation indépendantiste catalane CUP, soulignant que «le Front Polisario est le représentant du peuple sahraoui auprès de l'ONU», rapporte la même source. Qualifier le Polisario de groupe terroriste constitue un tournant dans la ligne politique suivie par Ciudadanos sur ce dossier. Pour mémoire en avril 2016, le parti de centre-droit avait demandé au gouvernement Rajoy de reconnaitre le Polisario comme «seul représentant légitime du peuple sahraoui» et d'accorder à ses représentations en Espagne «le statut diplomatique».