Le Maroc n'est pas sur la liste rouge des destinations internationales que les touristes russes doivent éviter. Le royaume n'était pas sur la liste des pays sanctionnés, le 7 mars, par le président Vladimir Poutine. Vladimir Poutine commence à distribuer des «cadeaux» aux pays ayant refusé de suivre l'Union européenne et les Etats-Unis pour imposer des sanctions politiques et économiques contre la Russie, en riposte à l'invasion de l'Ukraine. La Chambre basse du Parlement (Douma) a conseillé aux citoyens russes souhaitant passer des vacances à l'étranger, d'éviter de se rendre vers certaines destinations, au motif de la présence «de fortes diasporas ukrainiennes». Un fait qui pourrait générer des «confrontations avec les réfugiés ukrainiens présents dans ces pays», rapportent des médias à Moscou. L'avertissement a été lancé, hier, par la cheffe adjointe de la Commission du tourisme et du développement du tourisme de la Douma, Natalia Kostenko, qui a déploré que les citoyens russes aient désormais de «sérieuses limitations» dans le choix des lieux de leurs voyages. Kostenko a tenu à préciser que même si plusieurs pays européens, comme la France et l'Italie, ont commencé à lever les restrictions imposées par la propagation de la pandémie du Covid-19, «voyager maintenant vers ces endroits et d'autres sur le continent européen est dangereux». Une mise en garde qui ne concerne pas la Serbie, l'allié traditionnel de la Russie. Des «cadeaux» politiques La responsable a souligné, en revanche, que «toutes les principales destinations touristiques populaires sont encore ouvertes aux Russes [et] devraient donc être préférées. Nous parlons de la Turquie, des Emirats arabes unis, d'Israël, du Sri Lanka, de l'Inde, du Maroc et du Qatar». Il est lieu de souligner que le royaume n'est pas une destination qui séduit les touristes russes. Les espoirs qu'avaient soulevés la visite d'Etat effectuée en 2016, par le roi Mohammed VI à Moscou, peinent à se concrétiser sur le terrain. En 2019, avant le Covid-19, ils étaient environ 10 000 Russes ayant fait le déplacement au Maroc, très loin de certaines prévisions ayant annoncé l'arrivée de 2 millions de touristes en provenance de ce pays en 2020. «Le problème du secteur du tourisme marocain est son prix élevé, que la qualité n'accompagne pas», avait pointé, dans des déclarations à la presse, le vice-président de l'Union russe de tourisme, Yuri Barzikin. Rabat bénéficiera d'un autre «cadeau» de la part de Moscou. A partir du 9 avril, la Russie lèvera les restrictions imposées durant la pandémie du Covid-19 sur les vols vers 52 «pays amis», a annoncé hier le Premier ministre Mikhail Mishustin. Le Maroc est sur cette liste aux côtés de plusieurs Etats africains, asiatiques et d'Amérique du sud, indique un média moscovite. Pour rappel, le Maroc n'était pas concerné par les mesures de rétorsion décidées, le 7 mars, par le président Vladimir Poutine contre «les Etats et les territoires ayant eu des actions hostiles contre la Russie, ses entreprises et ses citoyens». Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, le royaume a tenu à prendre ses distances avec les sanctions imposées par les pays occidentaux contre la Russie. Le Maroc n'a pas pris part aux opérations de vote, les 2 et 24 mars à l'Assemblée générale des Nations unies, de deux résolutions condamnant l'intervention armée russe en Ukraine.