Avant de se rendre mardi dans les camps de Tindouf, une délégation du Parlement européen a commencé d'abord par rencontrer l'envoyé spécial de l'Algérie pour le Sahara occidental. Après le rappel de son ambassadeur en Espagne pour consultations, suite à l'appui du chef de l'exécutif Pedro Sanchez à l'initiative marocaine d'autonomie au Sahara, l'Algérie a opéré une nouvelle fuite en avant. Le voisin de l'Est a décidé de prendre directement la responsabilité de mobiliser les relais du Polisario au Parlement européen et ne plus se contenter d'apporter des fonds. C'est dans ce cadre que s'inscrit la réunion, de ce lundi 28 mars à Alger, entre l'envoyé spécial algérien pour le Sahara occidental et les pays du Maghreb, Amar Belani, et une délégation de l'«Intergroupe pour le Sahara occidental au Parlement européen», conduite par son président, l'eurodéputé autrichien socialiste Andreas Schieder. Les deux parties ont eu, à cette occasion, «des discussions riches et fructueuses sur les derniers développements relatifs au dossier du Sahara occidental et échangé les vues et les analyses sur les dernières évolutions que connait la région», indique le ministère algérien des Affaires étrangères, dans un communiqué. Le représentant du Polisario à Alger n'a pas été convié à la rencontre La rencontre confirme, si besoin est, le rôle majeur du voisin de l'Est sur le cours de la question du Sahara occidental. D'habitude, l'Algérie laissait, du moins publiquement, à la direction du Front Polisario le soin d'«organiser les campagnes» de ses partisans au Parlement européen contre le Maroc. Pour rappel, le Polisario a lancé en février 2020 à Bruxelles - et sans la présence officielle de représentant de l'Algérie à la cérémonie de lancement-, l'«Intergroupe pour le Sahara occidental au Parlement européen». Dans un premier temps, les commandes de cette instance étaient confiées à l'Allemand Joachim Schuster, du Parti socialiste, avant qu'il ne claque la porte pour protester contre la reprise, le 13 novembre 2020, des armes par ses anciens amis dans les camps de Tindouf. «Je considère la décision du Front Polisario de mettre fin au cessez-le-feu comme une grave erreur stratégique. Je crains que le conflit ne soit considérablement exacerbé, car je ne vois pas comment cela peut favoriser une solution. Et je ne pense pas du tout que cela soit en faveur du peuple sahraoui», avait-il expliqué, dans une lettre les raisons de sa démission. La rencontre d'Amar Belani avec la délégation de l'«Intergroupe pour le Sahara occidental au Parlement européen», de ce lundi, n'a pas connu la présence du représentant du Front Polisario à Alger, Abdelkader Taleb Omar.