Vox surfe sur l'appui du chef du gouvernement espagnol au plan marocain d'autonomie au Sahara occidental, pour réclamer la tenue d'élections anticipées. Sans attendre la réunion, prévue ce lundi du Comité d'action politique de son parti, Santiago Abascal a réitéré, à l'occasion d'un meeting politique organisé dimanche à Madrid, son appel à l'exécutif de présenter sa démission. «Le gouvernement doit démissionner et convoquer des élections, non seulement à cause de la manière dont il a traité le monde rural, mais à cause de toutes ses politiques, à cause du pacte avec ceux qui sont les ennemis de la constitution et la nation». Une allusion aux indépendantistes catalans et basques qui assurent la survie du cabinet Sanchez. Dans son réquisitoire, Absacal a pointé du doigt «la politique étrangère» du gouvernement de coalition de gauche, la qualifiant d'«absolument erratique». Et d'enchainer par aborder la décision «désastreuse», selon ses dires, de Pedro Sanchez sur la question du Sahara occidental, «prise hors Parlement et dans le dos des Espagnols, changeant ainsi 40 ans de politique étrangère» sur ce dossier. Abascal a conclu ses déclarations par réclamer une nouvelle fois la démission du gouvernement, soulignant que Pedro Sanchez «doit convoquer les Espagnols aux urnes afin de leur rendre la parole et le vote qu'il a volés à ses propres électeurs avec des mensonges». Pou rappel, la Chambre basse du Parlement espagnol a déjà rejeté, en septembre 2020 et à une large majorité, une motion de censure contre le gouvernement, avec 298 "non" et seulement 52 votes positifs. Traditionnellement sur la question du Sahara, Vox met en sourdine son obsession marocaine pour adopter des positions éloignées de celles défendues par le Polisario et ses relais en Espagne. Ainsi, le groupe Vox au Parlement de la région autonome de Castille-et-Léon n'avait pas apposé, en octobre 2020, sa signature à une proposition réclamant au gouvernement autonome d'appuyer l'élargissement du mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l'Homme au Sahara. En mai de la même d'année, Vox annonçait son retrait du «groupe paix et liberté au Sahara occidental», au Parlement régional des Iles Baléares. Par ailleurs, les députés de la formation d'extrême droite ont contribué, le 15 mars aux cotés du PSOE et du Parti Populaire, au rejet d'une proposition de loi non-contraignante, réclamant la protection des droits de l'Homme au Sahara occidental. Le groupe Vox s'est même abstenu d'apporter son appui à un article dans la proposition considérant le Sahara comme étant «un territoire d'intérêt» pour les services de la coopération espagnole.