La préfecture de la Gironde a prononcé lundi la fermeture de la mosquée Al Farouk, dans la ville de Pessac, pour une durée de 6 mois pour «son soutien à des organisations terroristes ou des entités promouvant un islam radical», rapporte France Info. La mosquée serait en effet «véhicule d'une idéologie salafiste» selon les autorités, ce que l'association «Rassemblement des musulmans de Pessac» qui gère la mosquée dément alors qu'elle a annoncé qu'un recours serait déposé devant le tribunal administratif. La préfecture avait démarré la procédure de fermeture le 24 février dernier, laissant 10 jours à l'association pour apporter des éléments contradictoires aux accusations. «Des prêches et des propos ont régulièrement incité à ne pas respecter les lois de la République, justifié les attentats et valorisé la mort en martyr», a assuré la préfète de la Gironde, Fabienne Buccio, dans un communiqué. La mosquée est également accusée d'avoir diffusé des «publications haineuses à l'encontre d'Israël» et d'avoir incité «au repli identitaire». La mosquée était «sous surveillance depuis plusieurs années», précisait d'ailleurs la préfecture fin février. L'avocat de l'association, Me Stefen Guez Guez, a réagi à la fermeture de la mosquée en assurant que «l'association a retiré l'ensemble des posts publiés sur les réseaux et montrés du doigt par la préfecture sans même débattre sur le fond. Nous avons eu une position radicale en supprimant tout. L'association a changé l'animateur de sa page Facebook, et a désigné un modérateur pour suivre les publications». Constatant avec regret «que cela ne suffit pas», l'avocat a déploré que la communauté musulmane de Pessac soit punie «pour des mots qui ont été tenus par des tiers (des internautes anonymes) il y a longtemps et retirés depuis». Aussi, l'avocat a souligné que malgré les accusations de la préfecture, «comme la promotion du terrorisme», aucune procédure judiciaire n'a été enclenchée. «Il n'y a eu aucune enquête ouverte par le parquet, aucune garde à vue et aucune audition d'aucun membre de la mosquée. C'est incroyable. Dans la réalité, il n'y a rien d'un point de vue judiciaire, car il n'y a rien à reprocher à l'association», a-t-il déclaré.