La «guerre» annoncée par le Polisario contre le Maroc lui a ainsi coûté l'accès aux zones situées à l'Est du Mur de sécurité, qu'il qualifiait de «territoires libérés», alors que sa propagande a commencé à perdre de son lustre dans les camps de Tindouf. Après avoir déclaré «la guerre» au Maroc, le Polisario s'est auto-confiné à Tindouf, les zones situées à l'Est du mur des sables étant devenues «interdites». Ainsi, contrairement à la situation avant le 13 novembre 2020, le mouvement séparatiste ne tient plus ses célébrations dans ce qu'il considère comme «territoires libérés». En effet, la situation sur le terrain dans le Sahara ayant changé, après que l'armée marocaine est intervenue pour sécuriser le passage d'El Guerguerate, le 13 novembre 2020, date durant laquelle le Front a annoncé la rupture du cessez-le-feu et a déclaré une «guerre» contre le royaume. Depuis, le Polisario n'a organisé aucune de ses «célébrations» à Bir Lahlou ou Tifariti et ses dirigeants se sont ainsi enfermés dans les camps de Tindouf. Dimanche, le Front a ainsi lancé les célébrations du 46ème anniversaire de l'auto-proclamation de la «RASD». Des célébrations qui se dérouleront, cette année, dans la «Wilaya de Smara» dans les camps de Tindouf, sachant que l'année dernière, elles se sont déroulés dans le camp «Awsard». L'agence de presse algérienne APS a confirmé l'information, annonçant que le président algérien Abdelmadjid Tebboune a adressé à cette occasion un message de félicitations au chef du Polisario. Le militant sahraoui Mohamed Salem Abdelfattah, revenu au Maroc en 2015 après avoir occupé plusieurs postes au sein de la direction du Front à Tindouf, a commenté sur sa page Facebook, cette nouvelle. «Si le Polisario aurait réussi à organiser ses célébrations de commémoration du 27 février à Bir Lahlou, Taftriti, ou d'autres parties de la zone tampon à l'est du mur, comme il le faisait avant le 13 novembre 2020, le président algérien n'aurait pas été contraint d'envoyer une lettre de l'Algérie vers l'Algérie», ironise-t-il. Le militant a ajouté que cette scène «rappelle la déclaration du chef du Front, El-Ouali Moustapha Sayed, lorsqu'il a réveillé les rêveurs du projet Polisario de leur sommeil, leur rappelant l'illusion d'un Etat autoproclamé». La «réalité» des zones à l'est du mur «a été confirmée» Pour sa part, le militant sahraoui exilé, Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud a confié, dans une déclaration à Yabiladi, que «le chef du front n'est plus en mesure d'effectuer des tournées d'inspection annuelles, dans les zones militaires». «Il préfère désormais organiser des célébrations», ajoute cet ancien inspecteur général du Front Polisario. «La dénomination des territoires libérés ou occupées est propre au Polisario. Si vous parcourez les rapports du Secrétariat général et les résolutions du Conseil de sécurité, vous ne trouverez que les noms des zones à l'est et à l'ouest de mur», rappelle-t-il en expliquant que «ces appellations sont utilisées par le Polisario pour réconforter la population des camps». «Si c'était vraiment des terres libérées, pourquoi ne l'ont-ils pas peuplé au cours des dernières décennies ?», s'est-il interrogé. «Après le 13 novembre 2020, la réalité de ces zones a été confirmée. Elles n'ont pas été libérées et le Polisario n'y avait rien. La preuve: les Nations unies n'ont pas commenté l'extension par le Maroc de sa ceinture défensive à El Guerguerate et ne l'ont pas non plus considérée comme une expansion ou une occupation de terres.» Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud Malgré les discours du Polisario sur les «avantages» de sa guerre contre le Maroc, cette propagande a commencé à perdre de son lustre depuis des mois dans les camps de Tindouf. Début février, le média Pro-Polisario Adamir a qualifié de «mirages» les «victoires» annoncées par le Polisario. «Nous n'avons pas remporté une seule victoire jusqu'à présent, bien que nous ayons perdu toute la région d'El Guerguerate. Nous avons perdu la région de Touizgui, et beaucoup de nos fils parmi les combattants et les civils», a-t-il dénoncé. Le média pro-Polisario a également pointé la perte de «la liberté de mouvement dans [les] zones libérées à cause des drones». «L'horizon est maintenant devenu plus flou qu'il ne l'était et la guerre avec laquelle nous n'avons arrêté de menacer, nous y sommes entrés d'une manière misérable, ce qui a clairement affecté le moral des masses qui étaient habituées dans leur guerre précédente à remporter des victoires et à donner des leçons de sacrifice à l'ennemi», a-t-il ajouté.