Lors d'une «Conférence internationale» qui n'a connu la présence d'aucune délégation officielle sauf celle de l'Algérie, le Front a déploré le manque de solidarité arabe, pointé «l'injustice» des pays arabes visant le «peuple sahraoui». Le Polisario a déploré, jeudi, le manque de solidarité arabe pour ses thèses séparatistes. Intervenant lors d'une «Conférence internationale arabe pour la solidarité avec le peuple», organisée dans les camps de Tindouf, le secrétaire général du Front, Brahim Ghali a ainsi affirmé que «le peuple sahraoui restait fidèle à son appartenance arabe, malgré le manque de solidarité arabe». «Le peuple sahraoui manque de solidarité arabe. Ses frères et sœurs l'ont nié, mais il est resté fidèle à son appartenance et attend un geste sage et une noble position humanitaire», a-t-il enchaîné en clôture de cette rencontre. Ghali a reconnu lui-même les «difficultés pour transformer les positions des pays arabes», en estimant que «la conférence internationale sera un autre pas de géant vers un objectif qui peut sembler difficile, mais qui n'est pas impossible». Il a également accusé implicitement les pays arabes d'ignorer le Front Polisario, en estimant que «le conflit entre frères n'est pas résolu en ignorant ou en se rangeant du côté d'un frère aux dépens de l'autre, mais en s'appuyant sur la vérité, la justice et la légitimité». Le secrétaire général du Polisario a comparé le conflit du Sahara avec celui de la Palestine, expliquant que «l'injustice», «l'occupation», «le droit» et la «légitimité» sont les «mêmes en Palestine, comme au Sahara occidental» et en critiquant «le traitement sélectif des conflits dans le monde». Dans son discours, Ghali a également pointé «l'injustice» arabe visant le «peuple sahraoui», qui «souffre de l'injustice de ses proches et de l'ignorance de la communauté internationale». Aucun pays arabe ne reconnaît la «RASD» à part l'Algérie, la Mauritanie et la Syrie Le mouvement séparatiste avait annoncé la participation de «délégations de nombreux pays arabes et d'organisations de la société civile», alors qu'aucune participation arabe officielle n'a été enregistrée pour sa «conférence». A l'exception de l'Algérie, de la Mauritanie et de la Syrie, aucun pays arabe ne reconnaît la «RASD», mais Nouakchott et Damas n'ont pas établi de relations diplomatiques avec le mouvement. En revanche, la plupart des pays arabes actifs reconnaissent la marocanité du Sahara. Cinq d'entre eux (les Emirats arabes unis, la Jordanie, Bahreïn, les Iles Comores et Djibouti), membres de la Ligue arabe, ont même décidé d'ouvrir des consulats dans les villes de Dakhla et Laâyoune, alors que d'autres, notamment les pays du Golfe, tiennent à soutenir la position marocaine, notamment aux Nations Unies. Ce soutien arabe au Maroc se reflète dans les décisions de la Ligue des Etats arabes, qui délibérément ne discutent pas du conflit du Sahara lors de ses réunions, conformément à la position marocaine qui insiste sur l'exclusivité des Nations Unies dans la gestion du dossier. A rappeler aussi que la Ligue arabe avait auparavant envoyé une correspondance à ses Etats membres pour l'adoption de la carte complète du Maroc lors des réunions. Certaines sources ont indiqué que la position arabe de soutien au Maroc dans le conflit du Sahara serait même à l'origine du report du sommet arabe, qui devait se tenir en mars en Algérie.