Après avoir opté pour le silence face au déluge de critiques visant son rapport sur la situation économique en Algérie, la Banque mondiale a fini par réagir. Sans verser dans la polémique, l'institution financière internationale affirme, dans un communiqué publié ce jeudi, que les articles parus dans la presse algérienne ayant tiré à boulets rouges sur son travail «comprenaient des informations factuellement inexactes sur le contenu du rapport, qui a été préparé avec la plus grande rigueur, ainsi que sur ses auteurs, une équipe d'économistes travaillant sur la région du Maghreb». La Banque mondiale souligne que son rapport «a fait l'objet d'un examen de qualité approfondi avant sa publication». Et de préciser qu'il «est basé exclusivement sur des données publiques, dont la référence figure dans le document, ou sur des données fournies par les autorités des pays membres (…) Les conclusions du rapport sont cohérentes avec les données officielles disponibles à la date de clôture des données du rapport (1er novembre 2021), dont la plupart sont présentées dans la Note de Conjoncture de la Banque d'Algérie publiée le 22 décembre 2021». Depuis la publication du rapport sur la situation économique en Algérie, le pouvoir a immédiatement mobilisé ses médias pour impliquer le Maroc dans ce dossier, comme c'était le cas l'été dernier lors des incendies de forêts en Kabylie et le meurtre du jeune Djamal Bensmail. L'agence de presse algérienne (APS), fer de lance de cette campagne, a d'ailleurs accusé la Banque mondiale de cacher «les vrais chiffres de la pauvreté au Maroc». L'APS est revenue à la charge, cette semaine, avec plus d'agressivité, en attaquant directement le Tunisien Ferid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale en charge de la région MENA, présenté comme «le rédacteur du rapport tendancieux» sur l'Algérie car roulant pour le Maroc.