Reporters Sans Frontières (RSF) a publié ce mardi, son classement 2009 de la liberté de la presse dans le monde. Le Maroc est 127e sur 175 pays. Le Royaume perd au passage 5 places vu qu'il était 122e en 2008 sur 173 nations. L'année dernière, RSF écrivait que « la liberté de la presse semble avoir perdu au cours de ces derniers mois le terrain difficilement gagné entre la fin du règne d'Hassan II et le début de celui de Mohammed VI ». C'était sans compter sur les futurs « bras de fer » entre la presse marocaine et la justice. Le sondage sur la décennie de règne de Mohammed VI roi, suivi de la saisie des numéros de TelQuel et Nichane ont sans doute contribué beaucoup à ce nouveau classement du Maroc. De même, l'affaire concernant plusieurs organes ayant publiés des articles sur la santé du roi. Auparavant, en juin, l'opposition de Kadhafi à trois journaux a également fait couler beaucoup d'encre. Au Maghreb, le Maroc est devancé uniquement par la Mauritanie (100e) ex-æquo avec la Guinée et l'Indonésie. Chez le voisin algérien, la liberté de la presse a régressé de façon spectaculaire. L'Algérie qui était mieux classé que le Maroc en 2008 (121e) s'est retrouvé cette fois au 141e rang, soit 20 places perdues en seulement l'espace d'une année. La Libye, malgré une progression a encore du progrès à faire. De la 160e place en 2008, le pays de Mouammar Kadhafi est 156e cette année. La Tunisie de Ben Ali, 154e, n'a pas connu une amélioration de la situation des journalistes, mais elle a quand même précédé son voisin libyen. Dans le reste de la région Moyen et Proche Orient, seuls le Koweït (60e) et le Liban (61e), ont été bien classés. Les Emirats arabes unis, malgré qu'il soit sous surveillance par RSF, se sont hissés à la 86e position. Ils sont suivis par Israël (93e), le Qatar (94e), Oman (106e) ex-æquo avec le Guatemala, la Jordanie (112e) et l'Irak (145e). Au Yémen (167) et en Syrie (165) aussi, il n'y a pas eu d'évolution. La tête de ce classement est occupée par le Danemark, la Finlande et l'Irlande. Alors qu'en bas du tableau, et pour la troisième année consécutive, le « trio infernal » d'après RSF est toujours composé du Turkménistan (173e), la Corée du Nord (174e) et l'Erythrée (175e). L'Iran (172e), déjà mal classé habituellement, a rejoint désormais la porte du « trio infernal ». Le classement 2009 tient compte des événements survenus entre le 1er septembre 2008 et le 1er septembre de cette année. Pour l'établir, RSF a réalisé un questionnaire reprenant les principaux critères – 40 au total – permettant d'évaluer la situation de la liberté de la presse dans un pays donné. Il a ensuite été adressé aux partenaires de RSF (15 associations de défense de la liberté d'expression dispersées sur les cinq continents), à son réseau de 130 correspondants, à des journalistes, des chercheurs, des juristes ou des militants des droits de l'homme. RSF prend en compte uniquement les atteintes à la liberté de la presse (censures, saisies, perquisitions, pressions, etc.), et celles contre les journalistes (assassinats, emprisonnements, agressions, menaces, etc.). Il note le degré d'impunité dont bénéficient les auteurs de ces violations de la liberté de la presse. Il mesure également l'autocensure existant dans chaque pays et évalue la capacité de critique et d'investigation de la presse. Consulter le classement complet