Le gouvernement est décidé à ne pas laisser à l'opposition parlementaire le monopole du dossier de la flambée des prix. Jouant l'offensive, l'exécutif et les partis de la majorité ont unis leur efforts pour pointer du doigt la responsabilité de la hausse des prix au cabinet El Othmani. La flambée des prix des produits de consommation a animé la fin de la séance hebdomadaire des questions orales à la Chambre des représentants de ce lundi 15 novembre. Quatre partis, deux de l'opposition et deux de la majorité, ont soulevé ce sujet, conformément à l'article 152 du règlement interne. Le PPS et le PJD ont pointé du doigt la responsabilité directe du gouvernement Akhannouch dans la hausse enregistrée. Les deux formations ont invité l'exécutif à endiguer cette flambée affectant le «pouvoir d'achat» des Marocains, particulièrement «la classe moyenne et les démunis». Les deux partis d'opposition ont pointé le «fossé» séparant les «promesses du gouvernement et le projet de loi de finances 2022». Aussi, ils ont appelé l'exécutif à réactiver le contrôle des prix et prendre des mesures pour protéger les consommateurs marocains. «La flambée a commencé en avril 2021» Pour ne pas laisser au PPS et au PJD, le monopole d'un sujet si sensible, le RNI et le PAM ont également pris la parole vers la fin de la séance des questions orales. Le parti de la Colombe a précisé que la flambée des prix remonte à «avril 2021, du temps du précédent gouvernement». Et d'enchainer en saluant la décision du cabinet Akhannouch de consacrer, dans le cadre du PLF 2022, «16 milliards de dirhams à la Caisse de compensation» pour continuer à subventionner les prix de la farine, le sucre et le gaz butane. Le RNI a saisi l'occasion pour répondre aux accusations du PJD portant sur «les 17 MMDH, pillés par les sociétés pétrolières», soulignant que la libéralisation des prix des carburants, décidée par le gouvernement Benkirane en 2015, avait été prise sans l'installation de garde-fous régulant cette opération. Le PAM a pour sa part reconnu que l'augmentation des prix menace l'économie marocaine, alertant de ses conséquences sur les secteurs de l'agriculture, le bâtiment et le transport. Il a abondé dans le sens du RNI sur la responsabilité du précédent gouvernement. Au terme de ses interventions, la ministre des Finances a défendu la gestion du gouvernement sur ce dossier. Nadia Fattah Alaoui a renvoyé la balle dans le camp de l'exécutif El Othmani. Une flèche décochée également en direction de l'ancien argentier du royaume, Mohamed Benchaaboun, dont les liens tendus avec Aziz Akhannouch relèvent du secret de Polichinelle. Mme. Alaoui a enchainé en mettant en garde contre la «surenchère» politicienne sur ce sujet sensible, soulignant que l'onde de choc de l'augmentation des prix mondiaux n'affecte que «certains produits» au Maroc. La ministre a attribué cette flambée «au renchérissement des cours des hydrocarbures», dans le sillage de la reprise de l'économie mondiale constatée «depuis avril 2021». Pour appuyer sa version, Mme. Alaoui a affirmé que les prix ont augmenté de «5,4% aux Etats-Unis et 3,4% dans l'Union européenne» Elle s'est félicitée, par ailleurs, que les marchés marocains «sont approvisionnés en abondance» en produits alimentaires. Elle a conclu en assurant que le gouvernement continuera à subventionner la farine, le sucre et le gaz butane, par le biais de la Caisse de compensation.