Mise en ligne la semaine dernière, une étude sur le protocole médical de prise en charge des patients Covid+ au Maroc annonce confirmer son efficacité. Pourtant, la méthologie ne permet pas de comparer l'efficacité de l'hydroxychloroquine et les résultats prouveraient même le contraire. Une étude menée auprès de 108 patients marocains, âgés de plus de 18 ans et atteints de Covid-19, a été publiée la semaine dernière, concluant sur le rôle efficace de l'hydroxychloroquine dans la guérison. Menée à la clinique de Vinci à Casablanca, elle n'a pas inclus les patients allergiques à l'un des médicaments intégrés au protocole thérapeutique adopté par le ministère de la Santé, ni les patients souffrant de maladies graves ou chroniques. L'étude, encadrée par Dr. Jaâfar Heikel, professeur en épidémiologie et spécialiste des maladies infectieuses, indique ne s'être intéressée qu'aux patients hospitalisés, soit des cas symptomatiques. Elle souligne cependant que 90% de ces cas étaient mineurs ou modérés, admis en ambulatoire et ne nécessitent pas d'hospitalisation. «Actuellement, en l'absence de traitement spécifique pour ce nouveau virus, il est urgent de trouver une solution alternative pour prévenir et contrôler sa réplication et sa propagation. Le renforcement du système immunitaire semble présenter une alternative importante. Ainsi, une réponse immunitaire optimale repose sur une alimentation et une nutrition appropriées pour prévenir l'infection», a rappelé l'étude, notant que le protocole national intégrait la vitamine C et du zinc. L'étude a considéré que ces deux composantes avaient «un rôle important dans la diminution du temps de guérison, inférieur à 15 jours dans la majorité des cas». «De plus, la combinaison de zinc et de parathion à faibles concentrations inhibe la réplication du coronavirus du SRAS (SARSCoV) en diminuant les symptômes liés à la Covid-19 comme la diarrhée et les infections des voies respiratoires inférieures», notent les chercheurs. Selon les chercheurs, «97 % des patients ayant reçu une supplémentation en vitamine C se sont rétablis en moins de 15 jours». Des résultats contradictoires et faibles en termes de puissance statistique Selon les chercheurs, «le temps de guérison minimal est bien conditionné par les caractéristiques générales et cliniques des patients. De plus, l'administration d'hydroxychloroquine + azithromycine a montré un effet bénéfique sans effets indésirables associés dans les cas d'étude». Cependant, les conclusions ne répondent pas à la question à laquelle l'étude prétend répondre, en l'absence d'un groupe de patients témoin représentatif qui n'aurait pas reçu le protocole médical admis ou l'une de ses composantes. En témoignent également les données même de l'étude, puisque la première partie affirme l'efficacité et le rôle de l'hydroxychloroquine dans une guérison de mois de 15 jours, alors que le tableau 3 indique que 100% des patients non traités à l'hydroxychloroquine (malgré le faible échantillon : 2 patients) ont guéri dans la même durée (15 jours). Alors même que dans le groupe traité (105 patients), 83 ont guéri en moins de 15 jours, 18 en plus de 15 jours et 5 en soins intensifs. Enfin, concernant le Covid long, l'étude a par ailleurs indiqué que 25 à 26% des patients covid, hospitalisés puis guéris, ont gardé des séquelles, dont des maux de tête, des courbatures, des troubles de mémoire, ou encore une dépression. Pour rappel, dès avril 2020, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué «ne pas recommander l'hydroxychloroquine pour traiter la Covid-19», citant d'une part l'absence de bénéfice et d'autre part des risques d'effets secondaires. De nombreuses études et métanalyses à travers le monde ont conclu en l'absence de preuve d'efficacité de l'hydroxychloroquine et de nombreux pays qui l'avaient inclus dans leur protocole de soins l'ont abandonné. Bilan Coronavirus dans le monde 260 064 469 Contaminations 5 182 449 Décès 235 813 303 Guérisons 54% de la population mondiale vaccinée