Face à la faillite de son projet de reprise de la «guerre» contre le Maroc, le nouveau chef des milices du Polisario menace de commettre des attentats terroristes au royaume. Le Polisario est-t-il en train de préparer des attentats terroristes au Maroc ? C'est du moins ce que suggèrent les confidences faites par Mohamed El Ouali Akeik au journal britannique The Economist. «Certains au Polisario veulent poursuivre d'autres tactiques, comme attaquer plus profondément dans le territoire occupé par le Maroc», a-t-il confié. Le responsable du Front a précisé que ces propos ne sont pas des menaces en l'air ou d'une fanfaronnade de la part du nouveau chef de l'armée du Front, désigné le 1er novembre dernier. «C'est bien plus qu'une possibilité. Les entreprises et les consulats, les compagnies aériennes et d'autres secteurs» sont tous des cibles potentielles, a insisté Akeik. Une liste qui n'est pas sans rappeler celles établies par les cellules proches de Daesh démantelées par les forces de sécurité du royaume. Ces déclarations ne constituent pas une rupture avec la ligne guerrière prônée par le Polisario, mais plutôt un retour aux attaques perpétrées durant les premières années du conflit contre des civils espagnols. Elles attestent surtout de la faillite du projet de la «guerre», lancé par le mouvement de Brahim Ghali depuis le 13 novembre 2020, en réponse à l'opération menée le même jour par les Forces armées royales à El Guerguerate. Une «guerre» que la communauté internationale refuse, jusqu'à présent, de reconnaître. En témoigne la teneur de la résolution 2602 du Conseil de sécurité, adoptée le 29 octobre, sur la question du Sahara occidental. Donner du crédit aux menaces proférées par un colonel algérien à la retraite Les hauts cadres de la direction du Polisario n'ont pas l'habitude d'aborder un sujet aussi sensible sans le feu vert du pouvoir algérien. Force est de constater que les confidences de Mohamed El Ouali Akeik au journal britannique coïncident avec les menaces proférées par le colonel algérien à la retraite, Mokhtar Mediouni. Pour rappel, le militaire a invité les membres du Front à commettre des attentats terroristes à Rabat, Casablanca et Marrakech. «Vous pourrez y mener des actions qui sèmeront le désordre et la terreur dans la société marocaine», a lancé le militaire converti en animateur principal de l'émission «Crisis», diffusée sur la chaîne algérienne Al Hayat TV. Certes, il a depuis opéré un rétropédalage, accusant maladroitement le «Makhzen d'avoir déformé ses propos». Néanmoins ces appels aux milices du Front semblent annonciateurs d'un changement de tactique validé par le parrain algérien. Les menaces de Mohamed El Ouali Akeik donnent, par ailleurs, du crédit aux accusations du Maroc, qualifiant le Polisario de groupe terroriste. Pour mémoire, le média Futuro Sahara avait alerté, en 2017, du départ massif de jeunes des camps de Tindouf vers les entités djihadistes opérant au Sahel. Le groupe que dirigeait alors Abou Walid Al Sahraoui, tué en septembre par l'armée française, était le point de chute de recrues sahraouies qui échappaient à la misère dans les camps. Article modifié le 2021/11/11 à 14h20