Une campagne du Conseil de l'Europe (CE) nommée «la liberté dans le hijab», lancée jeudi dernier, a été retirée mardi 2 novembre après avoir provoqué une vive polémique en France, déchaînant les foudres de la classe politique de l'Hexagone jusqu'aux bancs du gouvernement, peut-on lire dans l'Obs. La campagne lancée par le CE, vigie des droits humains sur le continent, et financé par l'Union Européenne, n'aura duré que 6 jours alors qu'elle cherchait à célébrer la diversité, favoriser l'inclusion et lutter contre les discriminations. Au centre de la polémique, la campagne mettait en avant plusieurs jeunes femmes voilées sur une moitié de l'image, l'autre montrant des jeunes femmes sans hijab. Des messages comme «la beauté est dans la diversité comme la liberté est dans le hijab» ou «respectez le hijab» joignaient ces montages. Sans surprise, l'extrême droite française s'est immédiatement emparée de l'affaire avec des réactions d'Eric Zemmour et Marine Le Pen qui dénonçaient, pour l'un, un «djihad publicitaire», pour l'autre une communication «scandaleuse et indécente en faveur du voile islamiste». A droite, Valérie Pécresse a fait part de sa stupeur, estimant que le voile était un symbole «de soumission» tandis que l'ancienne ministre des Droits des femmes, la sénatrice socialiste Laurence Rossignol a dénoncé la «promotion» du hijab. Seulement le gouvernement français lui-même aurait fait par de sa «désapprobation extrêmement vive» selon la secrétaire d'Etat chargée de la Jeunesse, Sarah El Haïry, ce qui aurait provoqué le retrait de la campagne. La secrétaire d'Etat d'origine marocaine a déclaré sur l'antenne de LCI que «le fait de prôner le port du hijab c'est absolument condamnable». Le Conseil de l'Europe a donc été contraint de retirer les Tweets de la campagne, déclarant qu'ils allaient «réfléchir à une meilleure présentation de ce projet» qui cherchait ironiquement a «combattre tout type de discours de haine». La secrétaire générale du CE Marija Pejčinović Burić a déclaré suite à la polémique que les messages «reflétaient les déclarations faites de manière individuelle par des participants dans l'un des ateliers du projet et ne représentent pas la position du Conseil de l'Europe ou de sa secrétaire générale».