Alors que le Maroc demande son départ, que l'Espagne critique son travail, Christopher Ross, envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara, a reçu, hier, le soutien de Ban Ki-moon par la voix de l'un de ses porte paroles. Sur le dossier du Sahara, Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations Unies, n'a nullement fléchi sa position. Sa confiance en son envoyé personnel, Christopher Ross, demeure «totale», a affirmé, hier, mercredi 7 juillet, à l'agence de presse algérienne, Farhan Haq, l'un des porte-parole de Ban Ki-moon. Depuis quelques mois, l'envoyé spécial de l'ONU est attaqué de toutes parts. Début mai, le Maroc a commencé par lui retirer sa confiance et demandé son départ. Le 21 juin, l'Espagne, à son tour, a ouvertement critiqué le travail de Christopher Ross. Le soutien du secrétaire général de l'ONU à son envoyé spécial intervient donc dans un contexte tendu où plusieurs diplomates internationaux se seraient opposés au remplacement de Christopher Ross par un autre médiateur. Interrogé sur ces informations, Farhan Haq s'est contenté de souligner que «le secrétaire général de l'ONU a pleinement confiance en M. Christopher Ross.» La semaine dernière, le quotidien marocain arabophone Akhbar Al Yaoum annonçait une nouvelle mission pour Christopher Ross : la Libye, en tant qu'envoyé spécial de Ban Ki-moon. Pourquoi, alors que ce pays vient de tenir ses premières élections législatives, qualifiées de transparentes par les observateurs étrangers, et que les divergences entre les Libyens n'ont pas encore atteint le stade de non-retour justifiant une médiation des Nations-Unies. Les déclarations de Farhan Haq rappellent celles, le 22 juin, de Martin Nesirky, un autre porte-parole du secrétaire général des Nations-Unis, dans lesquelles il réitérait la confiance de Ban Ki-moon en «son envoyé personnel au Sahara» et louait le travail accompli par Ross : «le secrétaire général précise que durant les rounds de négociations informelles, son envoyé a donné diverses opportunités aux parties pour débattre de thèmes centraux mais jusqu'à présent les parties n'ont pas bougé de leurs positions initiales». Cette précision de Ban Ki-moon intervenait 24 heures après les critiques du chef de la diplomatie espagnole, José Margallo, à la mission de Ross. Ces deux sorties médiatiques des porte-paroles de SG de l'ONU dont le timing est hautement calculé, ont le mérite d'être claires et attestent de la difficulté de la tâche qui attend la diplomatie marocaine pour obtenir le départ de Christopher Ross.