commémoration du 60e anniversaire du Mouvement des non-alignés, lundi 11 octobre à Belgrade, a donné une nouvelle occasion au Maroc et l'Algérie de croiser le fer sur la question du Sahara. Et c'est le Premier ministre algérien, Aïmene Benabderrahmane, qui a le premier dégainé son épée. Dans son intervention devant l'assistance, il s'est félicité de «la position constante et de principe du Mouvement en faveur du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et a invité les pays membres à perpétuer ce précieux soutien, notamment dans la conjoncture sensible que traverse la cause du Sahara occidental face à l'incapacité de l'ONU de s'acquitter de sa mission de parachèvement de la décolonisation dans ce territoire». Le chef du gouvernement a enchainé en exhortant «les Nations unies et le Conseil de sécurité à assumer pleinement leurs responsabilités et à œuvrer à la relance du processus onusien afin de garantir le droit imprescriptible du peuple sahraoui à l'autodétermination». Le Maroc a répliqué par la voix de son représentant permanent à l'ONU, Omar Hilale. L'ambassadeur, qui conduit la délégation marocaine à cette réunion, a réitéré la condition exigée par le royaume pour la reprise des négociations que s'apprête à lancer dans les mois à venir Staffan de Mistura. «La participation de l'Algérie au processus politique en tant que véritable partie responsable de la création et du maintien de ce différend régional est la seule voie pour parvenir à la solution politique souhaitée», a-t-il martelé. Et d'appeler le voisin de l'Est «à assumer sa pleine responsabilité historique, abandonner les options obsolètes et enterrées, et s'engager pleinement dans le processus des tables rondes dans un esprit de réalisme et de consensus». Omar Hilale a, par ailleurs, invité la communauté internationale à agir pour obliger l'Algérie, à permettre au Haut-Commissariat aux Réfugiés de procéder au recensement et à l'enregistrement de la population des camps de Tindouf. Une revendication portée également par le Conseil de sécurité dans ses résolutions, mais qui se heurte au rejet du pouvoir algérien. Contrairement à la réunion du Mouvement des non-alignés tenue en format virtuelle les 13 et 14 juillet à New York, Omar Hilale n'a pas plaidé à Belgrade le droit à l'autodétermination de la Kabylie.