Les interventions de la Direction des services juridiques de l'Etat, relevant du ministère de la Justice, dans l'enquête du juge d'instruction Rafael Lasala sur l'accueil de Brahim Ghali, commencent à agacer la droite plurielle. Ainsi, les députés du Parti populaire veulent connaître la partie qui a donné l'ordre à la Direction de s'immiscer dans les investigations en cours. En l'absence du ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, c'est sa collègue à la Justice, Maria Pilar Llop, également du PSOE, qui aura à répondre aux questions sur ce sujet des parlementaires du PP lors de la séance du 13 octobre. Pour rappel, ladite Direction a brillé par une série d'actions qui ne sont pas sans soulever des interrogations sur l'indépendance de la justice en Espagne. D'abord, elle s'est opposée à la comparution de l'ancienne ministre des Affaires étrangères devant le juge Lasala, estimant qu'«autoriser l'entrée de Brahim Ghali en Espagne, pour des raisons humanitaires sans contrôle des passeports, est conforme à la loi, peu importe qui a pris la décision ou qui en avait connaissance». La même instance avait ensuite exprimé son rejet à l'audition en présentielle d'Arancha Gonzalez, avant de capituler face à l'insistance du juge. La dernière interférence de la Direction des services juridiques de l'Etat dans l'enquête a été enregistrée le 7 octobre. Dans une lettre, la Direction a informé Rafael Lasala que l'ancien chef de cabinet du ministère des Affaires étrangères Camilo Villarino avait supprimé les e-mails et les messages WhatsApp liés à l'arrivée de Brahim Ghali en Espagne. Parallèlement aux questions des députés du PP, leurs homologues de Vox ont placé la barre un plus haut. Ils ont proposé, pour la séance du 13 octobre à la Chambre des représentants, de «condamner le gouvernement» Sanchez pour l'accueil du «fugitif» Brahim Ghali, «accusé d'avoir commis des crimes de contre l'humanité et génocide», rapporte Europa Press. Les parlementaires de Vox souhaitent également que le chef du gouvernement apporte des éclaircissements devant la plénière de la Chambre des représentants sur sa gestion de cette affaire, notamment les «instructions» qu'il aurait données à ce sujet à l'ancienne ministre des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez. Le Parti populaire et Vox sont convaincus que l'ex-cheffe de diplomatie n'est pas l'auteure de l'ordre de l'hospitalisation de Brahim Ghali en Espagne. Les députés des deux formations ont, d'ailleurs, réclamé le 21 septembre de connaître l'identité de «Monsieur X» qui, selon eux, aurait donné des instructions à l'accueil, en catimini, du chef du Polisario.