Un rapport publié par l'Union des banques arabes a montré que les envois de fonds des Marocains résidants à l'étranger n'ont pas été affectés par la crise sanitaire liée à la pandémie du nouveau coronavirus, contrairement à la plupart des autres pays arabes. Leur volume est même passé de 6,74 milliards de dollars en 2019 à 7,42 milliards de dollars en 2020. L'Union des banques arabes (UAB) a publié, cette semaine, une étude sur le «rôle économique et de développement des envois de fonds des expatriés et des travailleurs à l'étranger vers la région arabe». Elle couvre dix pays de la région MENA, à savoir l'Algérie, Djibouti, l'Egypte, la Jordanie, l'Irak, le Liban, le Soudan, la Tunisie, la Palestine et le Maroc. L'étude a révélé qu'en 2020, le total des envois de fonds reçus par les dix pays a augmenté de 2,7% pour atteindre environ 45,9 milliards de dollars américains, ce qui représente 5,7% de leur produit national brut et 94,8% de tous les envois de fonds vers la région. Cette croissance est attribuée principalement au maintien des envois de fonds vers l'Egypte et le Maroc. Les transferts d'argent vers l'Egypte ont augmenté de 10,5% pour atteindre 29,6 milliards de dollars en 2020, tandis que les envois de fonds vers le Maroc, durant la même année, ont franchi le seuil des 7,4 milliards de dollars. Ainsi, les flux vers le Maroc ont augmenté l'année dernière, après avoir été de l'ordre de 6,74 milliards de dollars en 2019, sachant qu'en 2018, ils ont atteint 6,92 milliards de dollars. Malgré les effets de la pandémie du nouveau coronavirus, notamment dans les pays d'accueil, le Maroc s'est maintenu en tant que deuxième pays arabe en termes de réception de fonds après l'Egypte. Le Liban arrive en troisième position, avec 6,3 milliards de dollars. Des fonds qui représentent 6,67 % du PIB du Maroc en 2020 Les transferts d'argent des MRE vers leur pays ont constitué 6,67 % du PIB du Maroc au cours de l'année 2020, sachant qu'ils représentaient environ 5,63 % en 2019 et 5,86 % en 2018, poursuit l'étude. Celle-ci compare aussi le volume des envois de fonds des communautés arabes établis à l'étranger et d'autres sources de flux financiers externes par rapport au PIB total. Dans le cas du Maroc, les envois de fonds des Marocains à l'étranger se sont élevés à 6,67%, contre 1,6% pour les investissements directs étrangers et 0,76% pour les aides officielles au développement. «Alors que la plupart des pays arabes, avec d'importants flux de transferts d'argent, dépendent des pays du Conseil de coopération du Golfe, les pays d'Afrique du Nord (l'Algérie, la Tunisie et le Maroc) ont constitué des exceptions. Cela est dû aux relations économiques historiquement fortes entre ces pays et les pays européens, en particulier la France.» Extrait de l'étude Les envois de fonds de la France vers le Maroc ont représenté 58,5% du total des transferts d'argent, sachant que le pays a reçu de l'Europe 88,6% du total des envois de fonds, ajoute l'étude. Ses rédacteurs indiquent que malgré les énormes flux de transferts d'argent par les pays arabes exportateurs de main-d'œuvre, plusieurs obstacles limitent encore l'utilisation des envois de fonds et entravent leur rôle dans le développement économique, social et humain durable. «Ces obstacles comprennent l'absence de stratégies nationales d'utilisation de ces fonds dans le développement et la faiblesse relative de l'infrastructure financière associée à ces opérations».