Le ministre koweïtien des Affaires étrangères, Cheikh Ahmed Nasser Al-Mohammed Al-Sabah, a passé deux entretiens téléphoniques séparément avec son homologue marocain, Nasser Bourita, et son homologue algérien, Ramtane Lamamra. Mardi, ces échanges ont porté sur les relations bilatérales avec son pays, ainsi que le développement de la situation régionale et internationale. Les deux pays n'ont pas communiqué au sujet des discussions avec Cheikh Ahmed Nasser Al-Mohammed Al-Sabah. Selon l'agence de presse officielle koweïtienne, citée par Anadolu, ces entretiens n'ont pas abordé la crise diplomatique entre le Maroc et l'Algérie de manière explicite. Toujours est-il qu'il interviennent au lendemain de d'interventions similaires de la part des diplomaties saoudienne, égyptienne et mauritanienne. Vendredi, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, a évoqué, lors de deux appels téléphoniques avec Bourita et Lamamra, «les récents développements dans les relations entre les deux pays frères ainsi que les moyens d'aller de l'avant pour surmonter ces circonstances», en référence à la rupture des relations diplomatiques entre Rabat et Alger. Le ministre a également souligné la «nécessité de travailler pour promouvoir des solutions diplomatiques et de dialogue». Mercredi dernier, l'Arabie saoudite a appelé les deux pays voisins à ne pas tomber dans l'escalade et à «privilégier le dialogue pour résoudre les différends». Pour sa part, le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Ismail Ould Cheikh a estimé que les différends entre le Maroc et l'Algérie «auraient dû être gérés avec sagesse et dans le secret». Ces initiatives sont intervenues une semaine après que l'Algérie a annoncé unilatéralement la rupture de ses liens avec le Maroc. Le 24 août, Ramtane Lamamra a en effet officialisé la rupture des liens diplomatiques avec le royaume, après le rappel de l'ambassadeur algérien pour consultations, en réaction à l'appui du Maroc au droit de l'autodétermination en Kabylie. Le chef de la diplomatie a justifié la rupture par une «longue série d'actes hostiles» remontant selon lui jusqu'à la Guerre des sables de 1963. En réaction, Rabat a exprimé ses regrets face à une «décision complètement injustifiée mais attendue – au regard de la logique d'escalade constatée ces dernières semaines –». La diplomatie marocaine a également rejeté des «prétextes fallacieux, voire absurdes».