Le torchon brûle entre le PJD et le PPS. Lundi à la Chambre des représentants, le chef du gouvernement, Saad-Eddine El Othmani, a tiré à boulets rouges sur l'intervention de la présidente du groupement du PPS, Aïcha Lablak. «Quant à la nouvelle opposition qui a prétendu l'échec du gouvernement, je lui demande, a-t-il échoué avant ou après votre départ ? Et je vous demande : N'assumez-vous pas une part de responsabilité dans les protestations d'Al Hoceima, d'autant plus que deux ministres de votre parti ont été démis de leurs fonctions suite au rapport de la Cour des comptes à ce sujet ?» El Othmani se réfère au limogeage par le roi Mohammed VI le 24 octobre 2017 de Houcine El Ouardi, ministre de la Santé et Nabil Benabdellah, ministre de l'Habitat, pour non-exécution de projets entrant dans le programme «Al Hoceima Phare de la Méditerranée», signé devant le souverain en octobre 2015. Le chef du gouvernement a estimé que le PPS n'a laissé aucune trace en 20 ans de contributions aux gouvernements. «Où est l'impact de votre participation sur les Marocains ? Et pourquoi n'avez-vous pas corrigé les irrégularités malgré votre longue présence aux gouvernements», s'est-il interrogé.
Ce mercredi, la réaction des camarades du PPS est signée de la main de Nabil Benabdellah. Il s'est dit «très surpris» des déclarations de Saad-Eddine El Othmani. Le secrétaire général a défendu le bilan de ses ministres durant les deux dernières décennies, attribuant son limogeage en octobre 2017 à son alliance avec le PJD. «Nous en avons payé le prix», a-t-il précisé mais sans pointer du doigt la partie qui a décidé de les sanctionner pour avoir scellé une alliance avec les islamistes. Dans son intervention, Benabdellah a décoché des flèches en direction d'El Othmani, notamment en opérant des comparaisons indirectes entre l'actuel chef du gouvernement et son prédécesseur, marquant ainsi sa proximité avec Abdelilah Benkirane.