Maintes fois annoncée mais toujours reportée, elle vient finalement de tomber. Elle, c'est la hausse des prix des carburants. Une mesure qui intervient alors que le baril du pétrole vient de descendre sous la barre de 100 dollars. Ce samedi 2 juin, les Marocains se sont réveillés sur une mauvaise surprise. Les prix des carburants ont bel et bien augmenté. Le litre d'essence a connu une hausse de 2 dh, du jamais vu. A la pompe, il coûte, désormais, 12,24 dh. Le gasoil s'est apprécié d'un dirham, passant de 7,20 dh à 8,20 dh. Le prix de la bonbonne de gaz a été, pour le moment, épargné. Et c'est pareil pour la tonne de fuel destinée à la production de l'électricité, en revanche la tonne du fuel industriel a été augmentée de 998,04 dh Cette hausse est la réponse de l'équipe Benkirane au creusement du déficit de la Caisse de compensation. L'exécutif a choisi, donc, la solution la plus facile : faire payer aux citoyens la mauvaise gestion d'une caisse censée soulager les petites bourses. Quant aux entreprises, grandes bénéficiaires de ce système, le gouvernement hésite encore à prendre le taureau par les cornes, se contentant de promesses. Les entreprises plus tard Hier, dans des déclarations à une radio privée, le ministre des Affaires générales et de la Gouvernance, Mohamed Najib Boulif, a souligné que le gouvernement travaille sur les moyens à même de réduire l'aide octroyée dans le cadre des subventions accordées par la Caisse de compensation à des sociétés publiques et privées. Et d'annoncer une série de dialogue avec elles. A titre d'exemple, l'Office national d'électricité (ONE, public) profite chaque année de 5 milliards de dh d'aides de la Caisse. D'autres entreprises profitent également de la même source pour leurs achats de fuel. Défendant son mode d'opération, le ministre PJDiste soutenait qu'«on ne peut pas couper ces aides du jour au lendemain». Et de promettre que d'ici la fin 2012, le gouvernement «aura élaboré un programme en ce sens». Le baril du pétrole en chute Le timing de cette augmentation des prix de l'essence et du gasoil coïncide avec le début des vacances et le retour des Marocains résidents à l'étranger. Elle intervient, également, juste 24 heures, après que le ministre des Finances, Nizar Baraka, ait annoncé que la croissance économique en 2012 ne dépassera guère les 3,4% contre 4,2% calculé en février. Cette hausse décrétée par le gouvernement Benkirane est en déphasage avec un contexte mondial marqué par une baisse des prix du baril du pétrole. Pour la première depuis huit mois, le cour du brut est descendu sous la barre des 100 dollars. C'est exactement le même chiffre sur lequel la loi de finance de cette année a été calculée. Vendredi 1er juin, le baril de Brent, pour les livraisons en juillet, s'est échangé à Londres à 99,60 dollars, «son plus bas niveau depuis le 4 octobre», souligne le site lexpansion.com.