La coopération migratoire entre le Maroc et l'Espagne connait de nombreux blocages suite à la crise diplomatique et migratoire de Ceuta. Le sort des Marocains dans l'enclave espagnole comme celui des saisonnières à Huelva est suspendu au retour du dialogue entre les deux pays. La crise opposant le Maroc à l'Espagne prend une nouvelle tournure. Après la collaboration marquant les premiers jours, les autorités marocaines refuseraient désormais d'accepter le retour des migrants arrivés à Ceuta, il y a deux semaines. Selon des sources médiatiques, depuis le milieu de semaine dernière, le royaume aurait refusé le retour forcé de centaines de ses ressortissants qui restent encore à Ceuta depuis l'exode de milliers de Marocains vers l'enclave espagnole ayant débuté le 17 mai. Il avait portant facilité les retours à chaud et les retours volontaires de la grande majorité. Des sources policières indiquent qu'en plus de 920 mineurs hébergés dans les centres d'urgence aménagés par le gouvernement local, entre 700 et 1 000 Marocains non identifiés sont encore à Ceuta. La déléguée gouvernementale à Ceuta, Salvadora Mateos, a reconnu lundi devant les élus locaux que si la situation n'est pas débloquée dans les 48 heures, l'Intérieur envisagerait d'autres options, sans préciser lesquelles. Elle a également fait savoir qu'il est impossible de donner de chiffres exacts sur les Marocains présents. Les médias locaux expliquent, à cet égard, que bon nombre vivent dans des appartements hébergés par des proches. Ce blocus affecte même les Marocains résidents légalements. Selon El Pais, le retour de plus de 12 600 saisonnières marocaines, qui aurait dû commencer hier avec le plan de retour par étapes présenté par les principales coopératives de Huelva aux autorités marocaines, n'a pas eu lieu. «Depuis le 21 mai, il n'y a plus de réponse de Rabat», ajoute la même source, qui note que le silence du Maroc inquiète les agriculteurs, le gouvernement et les travailleuses, qui craignent rester bloquées en Espagne. La coopération migratoire dans les fraises Les porte-parole d'Interfresa et de Freshuelva, responsables des contrats de plus de 90% de ce contingent, estiment que l'impasse «sera résolue». Ils rappellent que l'expérience vécue l'année dernière les a «préparés à pouvoir garantir l'accueil de ces femmes si elles restent en Espagne». Toutefois, Manuel Piedra, secrétaire à la mobilité et aux migrations du syndicat agricole UPA Andalucía, rappelle les saisonnières bloquées passe de 7 000 l'année dernière à 12 600 actuellement. Il espère que Rabat assouplira les restrictions et rouvrira les frontières le 10 juin. Le refus du Maroc de permettre plus de retour ou de rapatriement peut être interprété comme une nouvelle mesure de pression contre l'Espagne qui inquiète autant les autorités de Ceuta que de Madrid. «Nous avons maintenu des contacts à différents niveaux pour débloquer cette situation et réorienter les relations», indiquent des sources du ministère espagnol de l'Intérieur. Article modifié le 2021/06/01 à 18h26