Les délais de paiement sont particulièrement défavorables aux petites structures, ressort-il du premier rapport annuel de l'Observatoire des délais de paiement, publié dimanche par le ministère de l'Economie, des finances et de la réforme de l'administration. «Une lecture par taille montre que les grandes et moyennes entreprises semblent maîtriser davantage leurs délais de paiement, au moment où les très petites rencontrent de nombreuses difficultés», selon une analyse de Bank Al Maghrib sur l'évolution des délais de paiement du secteur privé présentée dans le rapport de l'Observatoire. En effet, cette dernière catégorie d'entreprises souffre d'un côté, de délais longs avant de pouvoir récupérer ses créances, et de l'autre, de l'obligation de payer ses fournisseurs dans les délais plus courts, dans l'objectif de préserver leurs relations commerciales, relève le rapport. S'agissant des grandes entreprises (GE), elles jouissent de délais clients relativement bas et bénéficient parallèlement des délais fournisseurs largement au-dessus des moyennes observées chez les petites et moyennes entreprises (PME) et les très petites entreprises (TPE). Ces dernières ont enregistré en 2018 les niveaux les plus élevés en termes de délais de paiement clients, autour de 157 jours de chiffre d'affaires (JCA), suivis de ceux des PME avec 107 JCA, précise la même source. Pour les GE, leur moyenne de délais clients s'est établie à 92 JCA, mettant en évidence le pouvoir de négociation et le rapport de force qu'elles appliqueraient à leurs partenaires commerciaux. Concernant le règlement des dettes fournisseurs, les GE mettent en moyenne 118 jours d'achat (JA), contre 111 JA pour les PME et 104 JA pour les TPE, note le rapport. Fruit d'une collaboration entre les partenaires concernés (BAM, Confédération générale des entreprises du Maroc, Trésorerie générale et direction des entreprises publiques et de la privatisation), le premier rapport de l'Observatoire des délais de paiement présente un diagnostic de la situation des délais de paiement, les actions entreprises, les insuffisances qui persistent ainsi que les perspectives d'évolution.