Le tribunal de première instance de Rabat a décidé, ce mercredi 5 mai, de rejeter la demande d'arrêt de diffusion de la série «Kahwa Ness Ness» sur Al Aoula. Il a également décidé que les plaignants prennent en charge les frais de justice. Ce verdict a été rendu après la plainte déposée par un avocat, qui a demandé la déprogrammation de cette série réalisée par Hicham El Jebbari, sous le motif qu'elle porterait atteinte à la profession. La décision du tribunal intervient quelques jours après un avis de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), où le régulateur a indiqué recevoir «fréquemment des plaintes (…) au motif que certaines œuvres de fiction diffusées sur les chaînes de télévision nationales comporteraient des scènes ou des dialogues qui seraient préjudiciables à l'image de certaines professions, voire qui porteraient offense à leurs membres». Réuni le 27 avril, le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle (CSCA) a rappelé dans ce sens que «la liberté de création artistique telle que garantie par la Constitution fait partie intégrante de la liberté de la communication audiovisuelle consacrée par la loi n°77.03 relative à la communication audiovisuelle et par la loi n°11.15 relative à la réorganisation de la Haute autorité». «Ce droit à la liberté doit être garanti tout particulièrement quand il s'agit d'œuvres de fiction», a affirmé dimanche la HACA. Pour l'institution, «la représentation critique d'une profession concernée dans une œuvre audiovisuelle de fiction ne constitue pas une diffamation». Cette semaine également, des représentants de la profession ont tenu une réunion avec les responsables de la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT) qui ont souligné que les œuvres audiovisuelles de fiction n'avaient aucunement l'objectif de porter atteinte à des métiers.