Ramadaniyates est un podcast produit par Yabiladi pour apporter des réponses aux questions liées au mois de Ramadan, en donnant la parole aux spécialistes religieux. Dans ce quatrième épisode, nous parlons de prières de Tarawih à l'époque du Prophète. Prières nocturnes intervenant entre les prières d'Al Icha et celles d'Al Fajr, les Tarawih sont intimement liées au mois de Ramadan. «Le Prophète (PSL) avait l'habitude d'accomplir les Tarawih en groupe. Et les fidèles avaient l'habitude d'accomplir quatre raka'at puis de se reposer», nous explique Dr. Mustapha Benhamza. Le président du conseil régional des oulémas de l'Oriental ajoute que le Prophète de l'Islam, qui a constaté que le nombre des fidèles venus accomplir cette prière ne cessait d'augmenter, avait alors décidé de ne plus venir accomplir les Tarawih dans la mosquée, «de peur que les gens croient qu'il s'agissait d'un devoir à accomplir durant le mois béni». Ainsi, les musulmans avaient commencé à accomplir ces prières dans leurs maisons ou dans la mosquée. «A l'époque de Omar ibn al-Khattâb, les gens accomplissaient les Tarawih dans les mosquées mais sans imam. Certains élevaient leurs voix sur les autres. Le compagnon du Prophète avait alors invité un imam pour les hommes et un autre pour les femmes. Ce dernier a été appelé à ne pas trop s'attarder pour pouvoir permettre aux musulmanes de vaquer tôt à leur occupation ménagères.» Dr. Mustapha Benhamza L'expert religieux rappelle aussi que les musulmans accomplissaient 20 raka'at à l'époque du Prophète et d'Omar ibn al-Khattâb. «Actuellement, les Marocains accomplissent 10 raka'at après Al Icha et 10 autres avant Al Fajr», souligne-t-il. Le président du conseil régional des oulémas de l'Oriental évoque aussi la situation actuelle liée à la pandémie du Covid-19. «Il y a une nouvelle situation et il y a une peur que les gens tombent malades. Ainsi, si les gens ne peuvent se réunir, ce n'est pas une nécessité ou un pilier que les Tarawih s'accomplissent dans les mosquées», rappelle-t-il. «Nous ne voulons pas que les musulmans soient ceux qui s'exposent le plus à la maladie. Nous ne voulons pas qu'ils disent que les musulmans meurent parce que leur religion ne leur permet pas de prier sauf dans les mosquées», fait-il savoir. «Le principe de base est que nous protégeons les gens, car lorsqu'une personne meurt et qu'une famille est dévastée, ce n'est pas chose facile», conclut Dr. Mustapha Benhamza.