Nouvel épisode de tension entre les journalistes détenus, Omar Radi et Souleimane Raïssouni, et la Direction des prisons. Ils ont tous les deux entamé une grève de la faim. Leurs familles respectives tiennent l'Etat marocain responsable des éventuelles conséquences sur leur santé. Les familles des journalistes Soulaimane Raïssouni et Omar Radi ont annoncé tenir l'Etat marocain responsable du danger que la grève de la faim menée par les deux journalistes peut entraîner. Dans un communiqué, ils ont indiqué s'être «toujours engagées à maintenir la modération et à ne pas aller dans le sens de l'escalade», mais que l'état de santé des deux détenus est inquiétant. Cette même déclaration rapporte que Raïssouni a entamé aussi une grève de l'eau, en protestation contre ses conditions de détention et le traitement dégradant dont il dit faire l'objet. Après les tentatives de ses proches pour le dissuader d'entamer aussi une grève de la faim, Omar Radi a finalement décidé de la commencer. Vendredi 9 avril, il a soumis un avis à la direction pénitentiaire. Déjà annoncée par le journaliste dans une lettre cette semaine, sa décision a été confirmée après l'interruption d'une communication téléphonique hier avec ses parents, qui ont tenté de le dissuader de commencer sa grève en raison de son état de santé et de la maladie de crohn dont il souffre. Les familles des détenus estiment que la démarche des détenus intervient en réponse au «harcèlement publique sécuritaire, médiatique et judiciaire à leur encontre» et qui «leur a fait perdre espoir en une justice ayant tardé à leur obtenir réparation et à mettre fin à leur détention de près d'un an pour Raïssouni et huit mois pour Radi». La même source fait état de «fouille humiliante dans la cellule et les affaire de Raïssouni», qui a ainsi décidé de cesser de boire de l'eau, de communiquer par téléphone avec ses proches et de s'entretenir avec son avocat». La DGAPR nie toute fouille humiliante Mais la Direction générale à l'administration pénitenciaire et à la réinsertion (DGAPR) a un autre point de vue. Dans un communiqué, ce samedi, la direction de la prison locale Ain Sebaa1 a indiqué que la fouille dans la cellule de Raïssouni a été réalisée dans respect des dispositions légales et en sa présence. Elle a également évoqué «une mesure appliquée dans le cadre la procédure dans le cas de détenus qui entament une grève de la faim et qui s'applique à tous les détenus sans exception aucune». Par ailleurs, le communiqué indique que la direction de l'établissement «a tenté d'intervenir pour le dissuader de poursuivre sa grève au regard des graves répercussions de cette décision sur son état de santé, une initiative qu'il a rejeté, plaçant ainsi l'administration dans l'obligation de son placement sous surveillance médicale sous la supervision du personnel médical de l'établissement». Dans ce contexte, les Comités de soutien à Omar Radi et à Soulaimane Raïssouni ont annoncé la tenue d'une conférence de presse en présence de leurs avocats, lundi 12 avril à 11h au siège du Parti socialiste unifié à Casablanca.