Dans l'arrondissement Nour à Kasserine (centre-ouest de la Tunisie), une rue a récemment été nommée Fatema Mernissi, en hommage à la sociologue, universitaire, écrivaine et féministe marocaine. Relayée depuis quelques jours par l'ambassade du Maroc en Tunisie, cette initiative est l'œuvre du Centre de recherches, d'études, de documentation et d'information sur la femme (CREDIF), établissement public spécialisé sur la condition des femmes. Cette démarche entre dans le cadre du programme Nour3.0, manifestation organisée par le CREDIF début avril en partenariat avec la municipalité, et qui inclut une activité de donner les noms de femmes pionnière ayant marqué l'histoire en Tunisie et dans monde à des rues de la cité qui se trouve à Kasserine. Plus qu'une simple initiative symbolique qui permet d'immortaliser les noms de ces femmes, c'est également l'apport et le parcours de ces personnalités qui est mis en avant. Pour en savoir plus sur elles, le principe est de scanner le QR Code en bas de la pancarte nominative à l'aide de son téléphone, afin d'afficher une biographie de chacune de ces femmes, ainsi que quelques noms de leurs principaux ouvrages. La biographie retenue de Fatema Mernissi indique sa naissance en 1940 à Fès, son parcours d'études en sociologie à l'Université Mohammed V au Maroc, puis en sciences politiques à l'Université de la Sorbonne en France. La chercheuse a obtenu son doctorat aux Etats-Unis et tout au long de sa vie, elle a publié de nombreux livres sur le féminisme d'un point de vue islamique. Parmi ses œuvres, «Au-delà du voile : le sexe en tant qu'ingénierie sociale», «Le harem politique, le prophète et les femmes» et «Le harem et l'occident», entre autres livres fondateurs d'une nouvelle pensée féministe dans le monde arabe.