Le conflit du Sahara est sur le point de connaître l'arrivée d'un nouveau médiateur de l'ONU. Christopher Ross n'a plus la cote auprès des responsables marocains. Le Maroc réclame le départ de Christopher Ross. L'envoyé personnel de Ban Ki-moon au Sahara n'a plus la confiance des autorités de Rabat. Elles ne s'en privent d'ailleurs pas de le montrer. C'est la raison principale de deux visites éclair du ministre des Affaires étrangères, Saâd Eddine El Othmani, en France le 9 mai, et le 11 mai aux Etats-Unis. C'est la réaction de Rabat à la teneur du dernier rapport, en avril, du secrétaire général de l'ONU sur le Sahara. Un rapport élaboré sur la base des conclusions de Ross qui n'était nullement en faveur du royaume. Il a fallu que la machine de la diplomatie marocaine se mette en branle pour que la version du texte subisse d'importantes modifications mais la demande de l'élargissement des prérogatives de la MINURSO à la surveillance demeurait intacte. Ce n'est qu'à la suite de déplacements d'El Othmani et Amrani dans les pays membres permanents au conseil de sécurité que cette requête a complétement disparu de la résolution 2204. Une victoire à la Pyrrhus. Le Maroc a exigé le départ de Baker en 2004 Le conflit au Sahara est parsemé de ce genre d'incidents. Le sort du médiateur de l'ONU est, en grande partie, tributaire de la confiance des partis engagés sur ce dossier, notamment le Maroc, le Polisario soutenu par l'Algérie. Pour mémoire en 2004, Rabat nullement satisfaite des initiatives du médiateur américain, James Baker avait demandé son départ. Après une période de tension, l'ex-chef de la diplomatie de Bush père a été contraint de présenter sa démission. Et l'Algérie et le Polisario en 2008 celui de Van Walsum Le même scénario s'est répété avec le diplomate néerlandais, Peter Van Walsum, successeur de Baker en 2005. Trois ans plus tard, il a été forcé de rendre son tablier. Ses déclarations, avril 2008, dans lesquelles il affirmait que «l'indépendance du Sahara est une option irréaliste», suscitait de vive réactions en Algérie. Quelques mois plus tard, il emboite le pas à James Baker. Des réserves de Rabat Il faut dire qu'entre l'Américain et le Maroc, le courant passait péniblement. Rabat avait des réserves sur Ross, autrefois ambassadeur en Algérie. Lors de sa dernière visite à Rabat, il n'a même pas été reçu par le roi Mohammed VI. En mars, aux termes du 9ème round des réunions informelles tenues à New York, il a émis le vœu de visiter, en mai, les provinces du Sud et de rencontrer la population. Dans ce contexte, le départ de Christopher Ross est juste une question de temps. Une période nécessaire pour que les cinq membres permanents du conseil de sécurité se mettent d'accord sur un candidat