Le chargé d'affaires à l'ambassade américaine à Madrid a apporté de l'eau au moulin aux soutiens du Polisario, en vue de persuader l'administration Biden d'annuler la reconnaissance de la marocanité du Sahara. Dans une interview accordée à El Pais, le diplomate Conrad Tribble a affirmé que les Etats-Unis sont conscients de «l'importance» que revêt le dossier du Sahara occidental pour l'Espagne. «C'est l'une des nombreuses questions qui font l'objet d'un examen. Il y a un dialogue avec tous les acteurs dans le cadre des Nations unies mais nous n'avons pris aucune décision. Le secrétaire Blinken a déclaré qu'il voulait comprendre le contexte et les engagements.» Conrad Tribble «Ce que je peux réaffirmer, c'est que cette administration souhaite consulter les alliés et soutenir les institutions multilatérales telles que l'ONU et toute décision prise dans un cas comme celui-ci (le Sahara) s'inscrirait dans ce cadre», a précisé Tribble en réponse à une question qualifiant la décision de Donald Trump du 10 décembre d' «unilatérale». Les questions d'El Pais sur le Sahara ne sont pas sans rappeler les propos tenus par la ministre espagnol des Affaires étrangères. Arancha Gonzalez a invité en effet l'équipe Biden à «retourner au multilatéralisme», précisant dans une interview accordée le 14 décembre à la Radio Onda Cero qu' «il n'y a pas de place à l'unilatéralisme dans la gestion des relations internationales». Elle a également souligné que c'est à l'administration Biden que «revient d'évaluer la situation (sur le Sahara) et voir de quelle manière elle va se positionner et travailler en vue d'une solution juste et durable qui ne dépend pas d'un alignement d'un moment sur un camp ou sur l'autre». Le mardi 16 février, Antony Blinken a eu sa première conversation téléphonique avec Mme Gonzalez. Elle intervient deux semaines après la discussion à distance, du 2 février, entre le conseiller à la sécurité des Etats-Unis, Jake Sullivan, et Emma Aparci, conseillère diplomatique en chef du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez.