Depuis le début de la crise sanitaire liée à la Covid-19, les Marocains du monde se sont distingués par une mobilisation sans précédent, afin de participer à la relance économique du pays. En plus des transferts, ils sont nombreux à mettre leurs compétences à disposition. La Confédération générale des entreprises du Maroc, à travers MeM by CGEM, Région des Marocains Entrepreneurs et Hauts Potentiels du Monde, a tenu ce mardi une rencontre autour de la «Relance économique du Maroc : la mobilisation des compétences, des entrepreneurs et des investisseurs marocains du monde, levier de synergies». L'occasion a été de présenter aux Marocains entrepreneurs, particulièrement les Marocains du monde, des mesures prévues par les pouvoirs publics pour la relance de l'économie nationale. Rappelant d'abord le contexte économique actuel, le ministre de l'Economie, des finances et de la réforme de l'administration, Mohamed Benchaâboun a souligné le rôle important des transferts des MRE, qui ont permis à la fin de l'année dernière d'atténuer les effets économiques de la crise sanitaire. Il a souligné qu'en raison de la pandémie, l'année 2020 a démarré par une baisse des transferts des MRE durant le premier semestre. Mais rapidement avec la reprise de ces opérations, une hausse de 5% de transferts sur l'année a pu être enregistrée. Si ces transferts reflètent «la solidité des liens entre le Maroc et sa communauté de Marocains du monde», l'économie nationale n'en bénéficie qu'en faible partie, malgré les compétences de la diaspora qui peuvent aider à la reprise. Sur «700 à 800 millions de dollars» investis chaque année, «500 millions vont dans le foncier», a-t-il indiqué. Selon le ministre, «ces chiffres ne bougent pas beaucoup, malgré les efforts pour encourager à l'investissement», reflétés par l'amélioration du Maroc dans l'indice du classement Doing Business et de nombreuses dispositions de la loi permettant de faciliter les investissement. Comment amortir l'impact du coronavirus sur les transferts des Marocains résidant à l'étranger ? De ce fait, près de 10% des transferts d'argent des MRE (68 milliards de dirhams MMDH en 2020) sont orientés vers l'investissement, en premier lieu dans le foncier et l'immobilier. Selon le ministre, 15% de ces transferts sont captés par l'épargne. L'essentiel de ces envois est orienté vers la solidarité et le soutien aux familles. Par ailleurs, Benchaâboune a souligné l'importance de tirer profit du savoir-faire des Marocains du monde, qui ont développé un réseau relationnel, commercial et technologique, sur lequel le Maroc peut capitaliser pour résoudre la problématique de la relance. Nationaliser la production industrielle à travers le savoir-faire des MRE Parmi ces mécanismes d'incitation, le ministre a rappelé que les mêmes possibilités sont ouvertes à tous les investisseurs, Marocains d'ici ou d'ailleurs. «MDM Invest deviendra un outil d'encouragement et d'incitation des Marocains du monde dans le cadre d'une démarche concertée», a-t-il déclaré. «Il faut un effet de levier qui joue sur tous les plans, pour que l'impact sur l'économie soit le plus fort possible», a insisté le ministre. Dans le même sens, il a souligné qu'en un an, les crédits garantis par l'Etat ont touché 90 000 entreprises, dépassant un total de 60 milliards de dirhams. Prenant part à cette rencontre, le ministre de l'Industrie, du commerce, de l'économie verte et numérique, Moulay Hafid Elalamy a rappelé que dans cette reprise envisagée avec les compétences des Marocains du monde, la souveraineté économique du Maroc reste un élément central. Le ministre a plaidé ainsi pour la capitalisation sur les acquis accumulés durant la crise sanitaire, notamment la capacité des opérateurs industriels à réadapter leurs produits, avec la création locale de machines de fabrication des masques, ou encore des consommables habituellement importés. Dans cette même dynamique, Moulay Hafid Elalamy a souligné l'importance de diriger le secteur vers un processus accéléré de décarbonation, en s'appuyant sur le savoir-faire innovant des chercheurs et entrepreneurs spécialistes en la matière au sein de la diaspora. Modérée par Karim Amor, président de MeM by CGEM, cette rencontre a d'ailleurs connu la participation d'entrepreneurs et de chercheurs marocains porteurs de projet dans plusieurs pays, qui ont exposé leurs expériences et évoqué les pistes pour renforcer leurs activités au Maroc. L'événement a également connu la participation de Chakib Alj, président de la CGEM, ainsi que Nezha El Ouafi, ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, chargée des MRE. Article modifié le 2021/02/16 à 22h12