Contrairement à ses déclarations précédentes, la ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya a refusé, mercredi, de commenter si l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche contribuerait à renverser la décision américaine de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara, annoncée dans 10 décembre, par Donald Trump. «Je n'entrerai pas dans ce jeu. C'est une décision des Etats-Unis, et l'Espagne ne présentera pas ce débat», a déclaré la cheffe de la diplomatie espagnole, alors qu'elle participait à une commission mixte de l'Union européenne à la Chambre des représentants pour présenter un rapport sur le principe de l'accord entre l'Espagne et le Royaume-Uni concernant Gibraltar. D'un autre côté, elle a souligné la nécessité de reprendre le processus politique sous les auspices des Nations Unies quant au dossier, renouvelant son regret qu'un envoyé spécial pour le Sahara occidental, poste vacant depuis 18 mois, ne soit pas nommé. «Ce sur quoi l'Espagne insiste, quelle que soit la décision des Etats-Unis, prise par le président Trump et toute mesure prise par le président Biden, c'est la nécessité de reprendre le processus politique sous les auspices des Nations Unies», a-t-elle déclaré. Arancha Gonzalez Laya avait pourtant abordé le sujet de la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara, au lendemain de la prise de cette décision par Donald Trump. Il y a un mois, elle avait estimé que la solution de ce problème «ne dépend pas de la volonté ou de l'action unilatérale d'un pays de toute taille» et que ce dossier «est entre les mains des Nations unies». La cheffe de la diplomatie espagnole était même allée jusqu'à considérer que c'est à la prochaine administration de Joe Biden que «revient d'évaluer la situation et voir de quelle manière elle va se positionner et travailler en vue d'une solution juste et durable qui ne dépend pas d'un alignement d'un moment sur un camp ou sur l'autre», avant de révéler «une série de contacts» avec l'équipe Biden à dessein de «retourner au multilatéralisme».