Depuis Alger, le chef de la diplomatie algérienne Sabri Boukadoum a déclaré que son pays attend des Etats-Unis une «impartialité qu'exigent les défis actuels» sur plusieurs dossiers, dont celui du Sahara occidental. Irritée par la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, l'Algérie a affirmé, jeudi, qu'elle «attend des Etats-Unis l'impartialité qu'exigent les défis actuels», pour faire avancer les causes de la paix sur les plans régional et international. En marge de la rencontre entre le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum et le sous-secrétaire d'Etat adjoint en charge des questions du Proche-Orient au département d'Etat américain, David Schenker, Alger a tenu à aborder la question du Sahara occidental. Des «questions régionales et internationales d'intérêt commun, y compris le Sahara occidental, le Mali, la Libye et la situation prévalant dans la région du Sahel et au Moyen-Orient», ont ainsi été à l'ordre du jour, écrit l'agence de presse algérienne APS. Celle-ci, tout en insistant sur le fait que l'annonce faite par Trump de la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara «a été condamnée», avance que cette décision «contredit la position américaine par rapport à ce dossier». «Au niveau international, les regards sont d'ores et déjà tournés vers Joe Biden qui a les pleins pouvoirs pour annuler cette décision qui rompt avec trois décennies de politique américaine au Sahara Occidental.» APs La politique américaine en Afrique du Nord «constante et stable» Si l'Algérie exhorte les Etats-Unis à faire marche arrière sur leur reconnaissance de la marocanité du Sahara, elle s'est félicitée du fait que «la politique de l'Administration américaine "est constante" concernant la région de l'Afrique du Nord». Ainsi, tout en émettant le souhait que l'administration de Joe Biden souffle un vent de changement face à la récente décision de Donald Trump, l'Algérie s'est félicitée des déclarations de David Schenker. Ce dernier a affirmé qu'«en dépit du fait que chaque administration américaine dispose de prérogatives différentes, cette dernière reste constante et stable en ce qui concerne les approches relatives à l'Afrique du Nord», écrit l'APS. «La nouvelle administration élue sous la direction de Joe Biden maintiendra la même approche, à la faveur des changements survenus au niveau des lois économiques en Algérie pour attirer davantage l'investissement étranger», soutien l'APS. A rappeler que lors d'un point de presse à l'issue de ses entretiens avec le chef de la diplomatie algérienne, David Schenker a souligné que «les Etats-Unis sont toujours convaincus que les négociations politiques sont la seule voie à même de régler la crise entre le Maroc et le Polisario», en précisant que «ces négociations doivent se faire dans le cadre du plan d'autonomie proposé par le Maroc». Il a ainsi estimé que la reconnaissance par les Etats-Unis de la marocanité du Sahara est une «action audacieuse et sérieuse en vue d'un règlement de ce conflit».