Saad-Eddine El Othmani s'est prêté à un exercice délicat: expliquer à ses «frères» et «sœurs» du PJD les raisons de sa signature de l'acte officialisant la reprise des relations avec Israël. Sans prononcer le mot «Israël», Saad-Eddine El Othmani est revenu, ce mercredi, sur sa signature de la Déclaration conjointe entre le Maroc, les Etats-Unis et l'Etat hébreu, à l'occasion d'une allocution, par visioconférence, lors de l'ouverture d'une rencontre communicationnelle des secrétariats provinciaux du PJD de la région Souss-Massa. Sur les «grands dossiers de souveraineté», les membres de son parti «resteront fidèles» au roi Mohammed VI, «le garant de l'unité nationale et de la cohésion sociale», et «mobilisés pour défendre les intérêts suprême du pays», a-t-il plaidé. «C'est la ligne suivie par le parti depuis sa création et elle est conforme à notre référentiel», a-t-il encore expliqué. «Tout autre approche ou comportement, dans ses conditions difficiles, ne peut que servir les adversaires de la nation (…) C'est un honneur pour nous au PJD de contribuer à ce chantier lancé par le roi visant à consolider la marocanité du Sahara.» Saad-Eddine El Othmani «Le PJD et le Maroc n'ont pas trahi la cause palestinienne» El Othmani a également abordé la très sensible question de la normalisation des relations avec Israël. «De part mes fonctions de chef de gouvernement, j'ai une responsabilité. Ce que j'ai fais (signature de la Déclaration du 22 décembre) c'est en tant que chef du gouvernement marocain. Comme a dit Abdelilah Benkirane, la deuxième personnalité de l'Etat ne peut pas contredire la première personnalité de l'Etat». Tout en assumant sa responsabilité dans l'officialisation de la normalisation avec Israël, le secrétaire général du PJD a balayé d'un revers de main toutes les allégations accusant le parti et le Maroc de «trahir» la cause palestinienne. «Je suis surpris par ceux qui s'en prennent au parti, l'accusent de changer sa position. Nous rejetons les attaques et toute remise en question de la position du parti et la position du Maroc à l'égard de la lutte du peuple palestinien. Il faut être juste et se rappeler l'engagement du Maroc officiel et populaire» en faveur de la Palestine. Le PJD a en effet subi de sévères attaques de la part des antennes des Frères musulmans dans le monde arabe. Au Maroc, Al Adl wal Ihsane a sauté sur l'occasion pour régler ses comptes avec le parti de la Lampe. El Othmani a, par ailleurs, démenti avoir menacé de présenter sa démission en cas de tenue d'une session extraordinaire du conseil national du parti, consacrée à l'examen de la reprise des relations diplomatiques avec Israël. Il a soutenu que des membres de l'instance, y compris Benkirane, ont sollicité l'annulation de la réunion, programmée initialement le 27 décembre.