Le conseil judiciaire tunisien, l'organe légal du pays garantissant l'indépendance du pouvoir judiciaire, s'est engagé à résister par tous les moyens légaux à l'intention du président Kais Saied de le dissoudre. Le dirigeant tunisien dans une déclaration faite samedi lors d'une visite au ministère de l'intérieur a indiqué que le conseil appartient au passé. "Le conseil de la magistrature appartient désormais au passé", a-t-il déclaré. Saied a fait cette déclaration au milieu d'une querelle entre lui et le conseil. Il a accusé le conseil d'être de mèche avec certains politiciens et de refuser de régner sur certaines affaires de corruption et d'assassinats dans le pays. Saied a également annulé tous les privilèges offerts aux membres du conseil. En réaction à l'indication de Saied, Youssef Bouzakher, président du conseil a déclaré dimanche à la radio locale Mosaïque FM, le pouvoir judiciaire résistera au président. "Le président de la République n'a aucun mécanisme légal pour dissoudre le conseil", a-t-il dit, ajoutant que ses collègues resteront à leurs postes et utiliseront tous les instruments légaux pour combattre Saied. En juillet, Saied s'est emparé de toutes les grandes puissances du pays d'Afrique du Nord en limogeant le Premier ministre de l'époque, en gelant les activités du parlement et en suspendant l'immunité de ses membres. Plusieurs critiques pensent que cette décision a annulé les acquis démocratiques obtenus après la révolution de 2011.