Le système de santé fait actuellement l'objet d'une réforme. Celle-ci s'articule autour de quatre axes : l'élément humain, la gouvernance, le système d'information et la qualification de l'offre de santé. Un projet de réforme dont les retombées seront bientôt perceptibles, selon le ministre de la Santé et de la protection sociale, Khaled Aït Taleb. «Nous sommes dans une période de transition, et la réforme du système de santé est lancée. En attendant, nous n'avons d'autre choix que de faire avec ce dont nous disposons actuellement», a affirmé, lundi, le ministre de la Santé et de la protection sociale, Khalid Aït Taleb. Intervenant à la Chambre des représentants dans le cadre de la séance plénière hebdomadaire consacrée aux questions orales, Aït Taleb a indiqué que «la qualification de l'offre de santé est opérée depuis l'apparition de la pandémie de Covid-19. La capacité d'accueil hospitalière est passée de 22.000 à 28.000 lits et la capacité d'accueil en réanimation est passée de 684 à 5.240 lits. L'offre de diagnostics a aussi évolué, passant de 99 à 130 scanners, et le reste est encore à venir». Le ministre a également annoncé que, dans le cadre de la qualification de l'offre de santé, une enveloppe annuelle d'un milliard de dirhams est prévue pour augmenter l'attractivité des hôpitaux publics et les rendre compétitifs avec les établissements hospitaliers privés. Quant aux ressources humaines, pierre angulaire du système de santé au Maroc, Aït Taleb a souligné qu'il existe actuellement un déficit de 32.000 médecins (et 97.000 de l'ensemble du personnel soignant) et qu'avec le rythme actuel de formation, qui ne nous permet d'avoir que 1.200 nouveaux médecins par an, il nous faudra 25 ans pour le combler. Et cette réalité est encore aggravée avec les déperditions. Pour remédier à cette situation, le ministre a déclaré qu'il était nécessaire de mettre en place une série de solutions, allant de la montée en charge en matière de formation à l'adoption de mesures incitatives pour encourager les médecins à s'installer dans les zones reculées. Aït Taleb a indiqué dans ce sens que le nouveau code de la fonction publique de santé, en cours d'élaboration, va apporter des éléments positifs à cet égard au personnel soignant. Il a également évoqué la loi n° 33.21 qui vise à autoriser l'accès au secteur de la santé au Maroc des compétences étrangères hautement qualifiées. En termes de gouvernance, le ministre a fait savoir que son département s'employait à développer une nouvelle conception reposant sur une carte régionale de la santé et sur la complémentarité entre les secteurs public et privé. Il a expliqué dans ce sens que la formation sera adaptée aux besoins de chaque région et bénéficiera à toutes les régions. De même, les ressources humaines des Centres hospitaliers universitaires vont servir l'ensemble des régions. À propos du système d'information, Aït Taleb a déclaré «que ce système est devenu indispensable dans la mesure où, sans ce système, nous serions dans l'incapacité de nous projeter dans l'avenir». Cette réforme, comme le souligne le ministre, est mené de manière progressive et mettra du temps avant de produire ses fruits, au vu de l'héritage considérable d'insuffisances qui pèse sur le système de santé.