Les barrières en béton du côté marocain du poste frontière de Beni Ansar à Melilla ont été supprimées. La disparition des blocs de béton laisse présager une possible réouverture de la frontière, fermée depuis juillet 2018. La levée des barrières est intervenue à la veille de l'entretien téléphonique entre le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita et son homologue espagnol José Manuel Albares. C'est la première fois depuis des mois qu'une rencontre aura lieu entre les deux ministres des Affaires étrangères. Rabat et Madrid ont connu des tentions diplomatiques aigues ces derniers mois, en grande partie déclenché par l'accueil par l'Espagne du leader du Polisario Brahim Ghali. Avant cela aussi, les choses ne se sont pas très bien passées entre Rabat et Madrid, surtout après la fermeture du poste frontière avec Melilla (2018) et Ceuta (2019) du côté marocain. Le Maroc veut mettre fin à la contrebande illégale depuis les deux enclaves espagnoles. D'ailleurs, les déclarations du Premier ministre de l'époque Saadeddine Elotmani sur la souveraineté des deux enclaves ont suscité une résistance à Madrid. La crise entre les deux pays a culminé à la mi-mai après l'entrée massive de migration illégale à Ceuta. Des milliers de Marocains et de migrants subsahariens ont réussi à atteindre le territoire espagnol depuis le Maroc. Pourtant, il y a un espoir de réconciliation. La tempête frontalière à Ceuta a attiré l'attention de la presse et a mis l'accueil de Ghali à l'ordre du jour politique à Madrid. Quelques semaines plus tard, la ministre des Affaires étrangères de l'époque Arancha Gonzalez Laya a été remplacée par Albares , qui a immédiatement annoncé vouloir renforcer les liens avec le Maroc . D'ailleurs, Gonzalez Laya a été convoqué par le tribunal pour interrogatoire cette semaine. Le roi du Maroc Mohammed VI, dans son dernier discours du trône, a appelé à une nouvelle phase des relations hispano-marocaines, "celles-ci devront désormais être fondées sur la confiance, la transparence, la considération mutuelle et le respect des engagements", a déclaré le Souverain. Dans les jours qui ont suivi, la presse espagnole a fait état d'une éventuelle visite au Maroc du chef du gouvernement espagnol Perdo Sánchez . La visite de Sánchez devrait être le début de la relance de la coopération entre les deux pays voisins.