Des journées de violentes manifestations au Sénégal ont occasionées près de 7 morts, selon les autorités sénégalaises, alors que des jeunes descendent dans les rues du pays pour soutenir le principal chef de l'opposition qui a été arrêté mercredi. Des morts et plusieurs blessés du côté des manifestants et de la police ont été recensé durant les manifestations. Le dernier mort a été signalé à Bignona, dans la région sud de la Casamance, selon des informations. D'autres affrontements sont signalés samedi après que l'opposition a appelé la nation à descendre dans la rue. Les manifestations ont commencé avant la comparution du chef de l'opposition Ousmane Sonko au tribunal pour viol. Il a été arrêté sur le chemin du palais de justice et accusé encore de trouble l'ordre public après que des centaines de ses partisans se se sont affrontés avec la police qui bloquait la marche vers lepalais de justice. Depuis, les manifestations se sont multipliées. Plusieurs magasins appartenant à une grande chaîne d'épicerie, Auchan, ont été pillés et incendiés, ainsi que des stations-service Total, dans ce qui semblait être des attaques contre des intérêts français. Les manifestants ont également attaqué la radio Rfm et le journal gouvernemental Le Soleil. Dans un communiqué, le gouvernement a condamné les violences et déclaré que «les instigateurs, les auteurs et les complices seront recherchés et poursuivis conformément à la loi». Le gouvernement a mis en garde «contre la couverture tendancieuse des événements par certains médias, susceptibles d'attiser la haine et la violence». Les troubles dans la capitale sont les pires jamais vus depuis des années dans un pays réputé pour sa stabilité. Sonko, 46 ans, troisième aux élections de 2019, a été accusé de viol le mois dernier par un employé d'un salon de beauté. Il a été convoqué à comparaître devant le tribunal pour interrogatoire mercredi après la levée de son immunité parlementaire la semaine dernière. Sonko est un fervent opposant au président Macky Sall depuis 2012. Populaire auprès des jeunes sénégalais, Sonko et ses partisans ont déclaré que les accusations étaient politiquement motivées et accusent Sall de conspirer pour saper Sonko avant les élections de 2024. Les autorités sénégalaises ont suspendu jeudi soir deux chaînes de télévision privées pendant 72 heures. Le Conseil national de régulation de l'audiovisuel a accusé Sen TV et Walf TV d'inciter au désordre public pour avoir diffusé en permanence du contenu qui «défendait explicitement ou implicitement la violence».