La Directrice des partenariats, de la recherche et des évènements au Policy Center for the New South (PCNS), Bouchra Rahmouni, a souligné, vendredi, l'impératif de repenser le narratif du leadership féminin pour aboutir à un changement structurel. S'exprimant lors d'un webinaire sur les "coûts économiques des inégalités de genre dans le marché du travail au Maroc", initié par la direction des études et des prévisions financières (DEPF), le Centre d'excellence pour la budgétisation sensible au genre (CE-BSG) et ONU Femmes en partenariat avec l'Agence française de développement (AFD), Mme Rahmouni a mis l'accent sur l'importance d'une action commune pour assurer une meilleure insertion de la femme et ce, via la production d'un code de l'égalité du genre dans les marchés du travail. Les actions et les interventions à cet égard, a-t-elle poursuivi, reposent sur quatre piliers majeurs, notamment l'état d'esprit, à travers un changement de mentalité et de mœurs pour une meilleure compréhension, adaptation et mise en pratique de cette insertion, ainsi que le cadre qui peut être structuré autour de la Constitution de 2011, de l'Agenda 2030 des objectifs de développement durable (ODD) et de l'Agenda 2063 de l'Union africaine. Il s'agit aussi de l'accompagnement via le mentorat, la culture du give-back, la célébration des "success stories" et le levier du numérique, ainsi que l'évaluation des politiques publiques sociales à l'échelle des territoires pour estimer à bon escient le niveau d'impact socio-économique et de satisfaction des bénéficiaires. A cet effet, Mme Rahmouni a fait savoir qu'il serait opportun, toujours à l'échelle territoriale, de consacrer une place importante voire décisionnelle aux femmes dans les diagnostics territoriaux. Ce webinaire fait suite à la publication, mardi dernier, d'une étude sur "Coûts économiques des inégalités de genre dans le marché du travail au Maroc" par la DEPF et ONU Femmes. Réalisée conjointement en partenariat avec le CE-BSG avec l'appui de l'AFD et de l'Union Européenne (UE), cette étude se veut une contribution au débat global sur la valorisation du capital humain du Maroc, au sein duquel les femmes représentent une frange importante mais dont le potentiel est insuffisamment mobilisé. Elle s'est appuyée sur l'analyse de l'évolution de la participation des femmes à la population active, au cours des deux dernières décennies au Maroc et dans d'autres pays, en procédant à des croisements avec les performances économiques de ces pays. L'objectif étant de situer le Royaume par rapport à d'autres pays en termes de réduction des inégalités de genre, particulièrement, en matière d'accès au marché de travail.