Les échéances de remboursement de la dette internationale des pays africains se rapprochent. Le stock de dettes est plutôt faible et le poids le plus important sur les valeurs ajoutées du continent se retrouve au Maghreb. Cela ne risque toutefois pas de durer. Les pays africains devront rembourser près de 100 milliards $ d'eurobonds entre 2021 et 2032, apprend-on de données publiées le 17 février 2021 par l'Institute of International Finance (IIF), une organisation basée à Washington et qui regroupe les banques centrales et grands groupes financiers du monde. Ses experts expliquent que cela est le résultat « des émissions élevées effectuées au cours des dernières années » (147 milliards de dollars sur la période allant de 2009 à 2020). Les pays ont en effet profité de la période prolongée de faibles taux d'intérêt sur les obligations des pays développés, au lendemain de la crise financière internationale de 2008, qui a conduit les investisseurs sur les marchés émergents et frontières. Toutefois, ces problèmes de remboursement de dettes varient sensiblement au sein de la région, à la fois en termes de l'encours, de volumes par rapport au produit intérieur brut et des délais de remboursement qui restent. Lorsqu'on inclut les nouveaux eurobonds émis cette année par le Bénin, la Côte d'Ivoire, l'Egypte, et le Maroc, l'encours global des eurobonds africains à la mi-février 2021 est de 147 milliards $. L'Afrique subsaharienne compte pour 60% de cette enveloppe. Mais en termes d'eurobonds sur le PIB, l'Afrique du Nord tirée par l'Egypte est la plus exposée, avec un ratio de 10. L'Egypte rappelons-le est le premier émetteur d'eurobonds en Afrique avec un total de 38,9 milliards $. L'IIF s'attend à ce que de nouveaux emprunts souverains (émis par des Etats à l'étranger) soient réalisés pour atteindre les 25 milliards de dollars en 2021. Le Nigeria, le Ghana, l'Afrique du Sud sont dans le processus, sur la base de leurs lois de finances de l'exercice en cours. Les analystes s'attendent à ce que les conditions d'accès au marché international des capitaux ne deviennent plus difficiles. Ils suivent aussi de manière attentive les implications qui découleront du nouveau cadre d'allègement de la dette proposé par les 20 pays les plus riches de la planète à ceux considérés comme les plus pauvres, dont une quarantaine de pays en Afrique. Ce nouveau cadre ouvre la voie à des négociations avec les créanciers privés internationaux. Mais on ignore ce qu'en penseront les agences de notation qui influent sur les conditions d'emprunts de chaque émetteur.