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(Billet 434) – Les Emirats Arabes autorisent l'amour... à quand notre tour ?
Publié dans PanoraPost le 12 - 11 - 2020

La nouvelle est tombée voici quelques jours, et elle n'est pas passée inaperçue. Les Emirats Arabes Unis ont annoncé, selon l'Associated Press, avoir renoncé à certaines règles et/ou lois qui interdisaient la consommation d'alcool pour les musulmans et la cohabitation sous le même toit de couples non mariés, étrangers ou non. Qui eût dit, un jour, que telle avancée dans les libertés individuelles viendrait du Golfe ? Des EAU certes, mais du Golfe quand même… Quant à nous, ici, au Maroc…
Les EAU ont le goût du buzz, on le sait, et leur politique est largement faite d'annonces bruyantes, voire tonitruantes, très complaisamment relayées par les médias et les réseaux. Mais il y a une cohérence dans l'action des dirigeants de ce minuscule « confetti » formidablement nanti : désireux d'intéresser le monde à leur pays, les princes aux commandes, et à leur tête Mohamed Ben Zaid (vous savez, le fameux MBZ), balaient tous les obstacles à leur ouverture sur le monde. Retrait tapageur, puis retour discret, de leurs forces au Yémen, normalisation audacieuse des relations avec Israël, implantation progressive en Afrique (en commençant par le Nord), et aujourd'hui levée de certaines restrictions aux libertés individuelles.
Si l'autorisation de la vente d'alcool aux Marocains musulmans n'est pas vraiment une priorité (ils boivent déjà…), la levée de certaines interdictions est en revanche une urgence, en dépit d'une forme de schizophrénie ambiante. En effet, les relations sexuelles consenties entre adultes, de sexe différent ou non, font l'objet de deux articles du Code pénal, qui gagneraient à être abolis, malgré les oppositions qui ne manqueront pas de naître ici et là… mais la schizophrénie est établie suite au sondage de début d'année de l'Economiste-Sunergia, qui avait montré que 88% des Marocain(e)s sont contre ces relations. Fort bien, mais alors les harcèlements sexuels dans la rue, dont se plaignent unanimement les femmes, de qui émanent-ils ? Plus encore, le Maroc est plutôt bien classé dans les visites de sites pornographiques, périodes religieuses comprises… et les Marocain(e)s, en phase ascensionnelle de dépit, sont étrangement très présents sur les sites de rencontres. Aimez-vous les uns les autres si tel est votre désir, et plaisir, mais surtout fermez-la !
Comment donc en 2020, à l'ère du numérique triomphant et de la communication débridée, peut-on encore condamner une personne parce qu'elle aurait eu des relations sexuelles consenties, avec une autre, parce qu'elle aurait aimé, fait l'amour ? Comment peut-on encourager les jeunes à s'investir dans leurs formations et à investir, plus tard, dans leur pays si une de leurs libertés les plus fondamentales, celle d'aimer, leur est interdite ? Ne serait-ce pas là une raison non avouée, peut-être même inconsciente, des volontés de départs de tous ces jeunes, voire de leur départ tout court ?
Interdire ce type de relations intimes crée de la frustration et donc de l'animosité, qui peuvent donner lieu à une forme d'agressivité, et qui aboutissent au harcèlement verbal ou électronique. Interdire aux gens de s'aimer est un acte antiéconomique, tant il est vrai que deux personnes de sexe différent, non mariées, ne peuvent aller dans un hôtel, alors même que deux personnes de même sexe en ont le droit, sans que personne ne sache ce qu'ils feront dans leur chambre.
Les partis politiques ne parlent pas de cela, l'évitant soigneusement, sauf peut-être les partis supposés être de gauche. Peut-être ont-ils les yeux glués sur le sondage précité… et au diable la sincérité éthique, voire même l'intelligence politique. L'Etat, lui-même, est gêné par cette disposition, ainsi que l'avait montré le cas Hajar Raissouni, condamnée pour avortement illégal et relation sexuelle hors mariage, et finalement graciée par le chef de l'Etat. Cette affaire avait contribué à commencer, à menacer, de réduire à néant les efforts du pays pour projeter une image de modernité. Or, quoi de plus arriéré que de déclarer prohibées les amours entre des jeunes et des moins jeunes ? Quand donc l'Etat consentira-t-il enfin à s'occuper d'autre chose que du secret de nos alcôves, de l'affirmation de nos libidos et de l'expression de nos désirs ? Quand donc nos députés mettront-ils fin aux souffrances de ces articles que peu respectent ?
Abroger ces articles, un petit pas pour le législateur, un grand pas pour les électeurs…


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