La National Oil Corporation (NOC) de Libye a averti qu'elle pourrait être contrainte de suspendre toutes les opérations dans le port pétrolier de Zawia (ouest) et d'évacuer la raffinerie de Zawia, au cas où les affrontements ne s'arrêteraient pas près de ses installations. Les forces gouvernementales libyennes ont annoncé que des avions de combat de la milice Khalifa Haftar avaient lancé samedi une frappe aérienne visant l'Institut de génie appliqué de la ville de Zawia. Le CNO a ajouté dans un communiqué qu'il mettait en garde contre la possibilité de suspendre les opérations dans le port de Zawia, d'évacuer la raffinerie de Zawia et de pomper du gaz inerte pour trouver un moyen de prévenir l'inflammation, en cas d'expansion des opérations militaires dans les limites de la raffinerie, suite à de nouveaux affrontements près d'eux. Le CNO a également signalé la possibilité d'arrêter la production dans le champ pétrolier d'El Sharara (Sud), dont les produits du pétrole brut et ses dérivés sont exportés depuis le port de Zawia. La Société a expliqué que les sites adjacents aux zones de stockage de pétrole, qui sont exploitées par la raffinerie de Zawia, ont fait l'objet de frappes aériennes samedi, ce qui en fait la troisième fois que des attaques ont été menées près de ces installations au cours des dernières 48 heures. La Libyan Corporation a ajouté qu'elle avait tenu des pourparlers d'urgence pour évaluer la situation avec les sociétés qui lui sont affiliées, notamment Akakus Oil Operation, Brega Petroleum Marketing Company et Azzawiya Oil Refining Company, ainsi qu'avec les partenaires internationaux du CNO. Mustafa Sanallah, président du NOC, a déclaré que la suspension des opérations dans le port de Zawia entraînerait une réduction de la production de pétrole libyen d'au moins 300000 barils par jour et pourrait entraîner l'arrêt de raffinage du pétrole par la raffinerie de Zawia. "Le CNO sera obligé d'importer les quantités insuffisantes de carburant, ce qui coûtera la détérioration des pertes économiques libyennes estimées à des centaines de millions de dollars", a ajouté Sanallah dans un communiqué. Il a souligné que la Société ferait de son mieux, malgré les défis, pour assurer la poursuite de la production de pétrole et de gaz. «Cependant, nous ne pouvons pas exploiter les installations s'il y a une menace pour la vie des équipes de production et de la population locale», a expliqué Sanallah. Il a conclu: «Nous serons obligés de suspendre toutes nos opérations et de déclarer un cas de force majeure sur les exportations du port de Zawia si les affrontements ne s'arrêtent pas. Nous pourrions même être contraints de suspendre les opérations dans les champs pétroliers qui pompent du pétrole brut vers le port de Zawia, comme le champ pétrolier El Sharara. » Soutenues par les pays de la région, les forces de Haftar se battent avec le gouvernement libyen internationalement reconnu pour la légitimité et le pouvoir dans la région riche en pétrole. Avec le soutien des Nations Unies, l'Allemagne cherche à réunir les pays concernés par les affaires libyennes lors d'une conférence internationale à Berlin, afin de trouver une solution politique au conflit libyen.