Après la campagne #Metoo lancée par des femmes aux Etats-Unis et qui a vu beaucoup d'hommes être pris dans les filets de cette chasse, ce mouvement qui suit toujours son cours mais avec moins d'éclat a néanmoins permis aux femmes de prendre l'ascendant psychologique sur les hommes qui les soumettaient depuis si longtemps, depuis très longtemps, depuis trop longtemps. La problématique de la femme a toujours occupé une place de choix dans toutes les sociétés et on se rappelle le manifeste des 343, une pétition française parue le 5 avril 1971 dans le magazine Le Nouvel Observateur, qui avait titré à l'époque « la liste des 343 Françaises qui ont le courage de signer le manifeste "Je me suis fait avorter" ». Dans cette histoire, les femmes ont réclamé le droit à l'avortement car elle s'exposaient à l'époque à des poursuites pénales pouvant aller jusqu'à l'emprisonnement, l'avortement étant alors illégal en France . Ce manifeste rédigé par la philosophe Simone de Beauvoir - théoricienne majeure du féminisme au sein du mouvement de libération des femmes dans les années 1970 - était un appel pour la dépénalisation et la légalisation de l'interruption volontaire de grossesse, manifeste qui a ouvert la voie à l'adoption de la loi Veil de janvier 1975, encadrant une dépénalisation de l'avortement en France. Elle a été préparée par Simone Veil, ministre de la Santé sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing. « #SoisUnHomme» «#SoisUnHomme» est venu remettre au Maroc une couche supplémentaire sur la très problématique position sociale de la femme. Le hashtag #SoisUnHomme pointe du doigt la liberté de la femme de disposer de son corps et a fait son apparition sur les réseaux sociaux ces derniers jours remettant au goût du jour la question de la liberté de la femme. Telle une injonction, «#SoisUnHomme» incite les "HOMMES" Marocains à interdire à leurs épouses, leurs sœurs ainsi que leurs filles de porter des vêtements serrés ou autres, habillements qui pourraient laisser apparaître une partie de leur corps, surtout en cette période estivale où l'interdiction de maillot, de deux pièces voire même d'une pièce semble être la mode. Conséquence, les burkinis se substituent aux tenues dites « indécentes ». Ironie du sort, ce même burkini est interdit dans certaines plages en Europe. Ce concept #SoisUnHomme peut être assimilé à de la fumisterie ou de l'égoïsme car de l'autre côté les hommes torses nu défilent devant les femmes qui sont dans des apparats inadéquats à leur milieu. Pire, plusieurs clubs et hôtels au Maroc et même les plages et les piscines privées interdisent le port du burkini. Cette campagne incitative vient encore confiner la femme marocaine dans un rôle qu'on croyait révolu, ce qui n'est malheureusement pas le cas malgré l'augmentation du nombre des filles dans les écoles, malgré la Moudawana et l'ouverture de certaine professions jusque-là réservées aux hommes, durcissement de la législation concernant les violences conjugales, … et toutes ces politiques visant à sortir la femme de la précarité et la mettre sur le chemin de l'émancipation professionnelle. Même l'Arabie saoudite, un pays pourtant où la liberté de la femme reste un chimère, tente d'avancer vers une émancipation en accordant aux femmes la liberté de conduire. La femme à ses droits, ses valeurs humaines, elle reste une femme libre et refuse d'être manipulée par quiconque, encore moins par des hommes jaloux, possessifs. Ce sont donc d'innombrables facteurs qui mènent à la violence, et un grand nombre d' internautes ont exprimé leur mécontentement et leur indignation après le lancement de cette campagne portant un message sexiste; ils n'ont pas tardés à répondre sous le hashtag « #SoisUneFemmeLibre ». Certains se sont moqués de l'idée de couvrir les femmes et ont appelé le message «patriarcal» et «misogyne».