Après avoir condamné quatre militants d'Hirak Rif à 20 ans de prison, la Cour d'appel de Casablanca a condamné le journaliste marocain Hamid El Mahdaoui à trois ans pour « incitation à la participation à une manifestation interdite » et « menace à la sécurité nationale ». Le tribunal a rendu son verdict contre El Mahdaoui jeudi soir. Le tribunal a décidé mardi de juger El Mahdaoui séparément après avoir prononcé des sentences sévères contre 54 activistes. La cour d'appel a déclaré que le journaliste, qui est également le rédacteur en chef du média Badil Info, a été reconnu coupable d'avoir omis de signaler à la police nationale « une tentative de porter atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat ». La police a arrêté El Mehdaoui le 20 juillet 2017 pour avoir prononcé un discours à la Place Mohammed VI à Al Hoceima les encourageant à se joindre à une manifestation interdite. Le tribunal a également décidé qu'El Mahdaoui devrait payer une amende de 3 000 MAD. Mardi, 54 militants et journalistes ont été condamnés à des peines allant de 1 à 20 ans. Les dirigeants des manifestations, y compris Nasser Zefzafi, Nabil Ahamjik et Ouassim Boustati, ont eu 20 ans. Les peines sévères infligées aux journalistes et aux militants ont suscité un tollé sur les médias sociaux. Plusieurs journalistes, célébrités, politiciens et activistes ont pris leurs comptes sur les réseaux sociaux pour condamner la décision du tribunal. Plus tôt dans la journée, l'ONG internationale Reporters sans frontières (RSF) a condamné ces lourdes peines, demandant la libération immédiate des journalistes détenus lors des manifestations qui ont débuté en octobre 2016 après la mort du poissonnier local Mouhcine Fikri. Amnesty International a également condamné la décision de la cour, l'exhortant à revoir les condamnations.