On peut dire, sans risque d'abus de langage, que le torchon brûle entre la direction du collège-lycée Louis Massignon à CasablancaBouskoura et les parents d'élèves. La raison est toujours la même, en l'occurrence l'augmentation des frais de scolarité, en plus d'autres, moins connues. Aujourd'hui, les deux « parties » en sont aux écrits, les uns dénonçant, la direction se justifiant. Cette année aussi, les frais de scolarité de l'établissement connaîtront une augmentation significative d'environ 2.000 DH, et les droits d'inscription seront relevés de 25 à 60% selon les niveaux d'admission. Ces augmentations sont dénoncées par les parents qui appellent à plus de concertation voire, plus simplement, de raison dans la prise de ces décisions. Par ailleurs, les parents, réunis en collectif transcendant les associations qui les représentent, contestent rudement le projet de classe numérique, une classe qui, globalement, bannira certains livres et cahiers pour les remplacer par des supports numériques. Cela fait maintenant plusieurs années que les parents des élèves scolarisés au Lycée français international Louis Massignon, relevant de l'Office scolaire universitaire et international, OSUI, dénoncent les décisions unilatérales pries par la direction de l'établissement. Cette dernière leur oppose invariablement les mêmes motifs économiques pour justifier ses relèvements de frais, alors même que les parents demandent une plus grande visibilité, sur au moins 5 ans, et un gel des changements tarifaires pour 3 ans. L'autre point d'achoppement est la généralisation de la clase numérique, les parents contestant son opportunité et son utilité, dénonçant même ses dangers, et la direction insistant sur le fait que ce projet a eu le temps d'être mûri et testé, avec des résultats concluants. L'actuelle direction de l'établissement, tenue par Mme Catherine Bellus, fait la sourde oreille, entérinant un dialogue qui ne peut être forcément que celui de sourds, et dit-on, il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre… Alors les parents, pour contourner cette surdité, haussent le ton et durcissent leurs positions, appelant à un second sit-in pour le 26 juin, après celui tenu il y a une dizaine de jours. Les deux parties ont échangé des courriers, et ils en sont encore là pour l'instant, dans l'attente de la manifestation du 26 juin, et de la rencontre que les parents devront avoir avec le Président de la Mlf François Perret, présent à Casablanca pour assister à la cérémonie de parrainage de la promotion 2018 du lycée. La rencontre est prévue de « 11h à 11h30 avec M. Perret ; dont l'agenda est très contraint », précise Mme Bellus dans un mail adressé aux associations, qui sont invitées par la proviseure à « transmettre (leurs) questions dans les 48h pour que Monsieur Perret dont l'agenda est très contraint puisse (leur) apporter des réponses circonstanciées ». Le feuilleton continue, et se durcit, et PanoraPost reviendra sur ce sujet dans les jours qui viennent. Voici les courriers publics échangés par les deux parties, les autres correspondances sur les frais de scolarité étant privées entre associations et direction, ne peuvent pas être publiées.
I - LETTRE OUVERTE (ET PUBLIQUE) DES PARENTS D'ELEVES (1er juin) A Monsieur Jean-Christophe Deberre, Directeur Général de la Mission Laïque Française, LETTRE OUVERTE Monsieur le Directeur Général de la Mission Laïque Française, Nous ne sommes pas une entreprise, Nous sommes un établissement scolaire. Nous tirons un signal d'alarme et voulons par la présente vous alerter sur ce qui se passe au Groupe Scolaire Louis Massignon, à Casablanca. Nous déplorons le manque de communication, le manque de considération, l'absence de concertation. Nous nous retrouvons dans un système oligarchique où seule l'administration détient le pouvoir. Un pouvoir qui bafoue les droits les plus élémentaires des parents, des élèves et des enseignants. Nous sommes acculés par une administration qui s'impose et impose. Les parents de votre établissement suffoquent et vous continuez de serrer l'étau autour de leurs cous. Nous pensions que La Mission laïque française, était une association à but non lucratif ? Le mot d'ordre de votre établissement est de gagner des mille et des cents et de nous faire subir des décisions unilatérales sans concertation ni dialogue préalables, qu'elles soient financières ou pédagogiques. Grâce à nous, vous avez pu faire dégager des bénéfices défiant toutes les prévisions, grâce à nous vous pouvez être fiers d'avoir créé une entreprise qui rapporte et génère beaucoup de profits, grâce à nous, vous avez contribué à faire prospérer l'OSUI. La Charte de la MLF, dont dépend notre groupe scolaire, indique qu'elle est sensée « mettre en œuvre tout projet dans le respect du droit, dans l'écoute et le dialogue social et Les valeurs de la Mission laïque française sont la laïcité, la solidarité et le dialogue des cultures. Ce sont celles de l'humanisme et de la Déclaration universelle des droits de l'homme ». Monsieur Le Directeur Général, certains des préceptes qui caractérisent la MLF sont bafoués au Groupe Scolaire Louis Massignon. La devise actuelle est : « Si vous n'êtes pas contents allez ailleurs, la liste des personnes qui voudraient rejoindre l'établissement est longue » Il est inadmissible d'être traités de la sorte, il est intolérable de se laisser humilier, il n'est plus possible de subir sans réagir. Monsieur Le Directeur Général, nous ne sommes pas contents et nous n'irons pas ailleurs. Nous parents avons investi en vous et vous avons fait confiance depuis que vous vous êtes installés. Nous pensons avoir le droit, à un minimum de considération et de respect en retour et le droit de s'opposer à ce qui vous semble légitime et qui nous semble abusif. Nous étions partenaires, nous sommes devenus vos obligés. Nous vous demandons d'arrêter les augmentations abusives et non fondées ou plutôt fondées sur des arguments dont seule la MLF est convaincue. Si nos salaires étaient indexés proportionnellement à l'augmentation des frais de scolarité, la question ne se poserait pas. Pour confirmer l'emprise de l'Administration et la prise de décisions unilatérales, nous apprenons la mise en place d'un nouveau projet pédagogique. Simplement informés par le mot de Madame La Proviseure de Mai 2018 qui nous avise que le groupe scolaire s'engage dans un projet numérique « Moodle », généralisé aux classes de CM1, 5e et Seconde pour l'année scolaire 2018-2019. Il semble que nous ne soyons plus au stade de l'information, mais au stade de la contrainte, étant donné qu'un appel d'offres pour l'acquisition des ordinateurs a été lancé et l'échéancier des paiements fixés, que nous sommes, bien entendu, invités à respecter, on ne sait encore quelles peines sont encourues en cas de non respect de l'échéancier. Monsieur Le Directeur Général, la coéducation devrait être votre ligne de conduite et elle ne saurait se concrétiser sans une participation accrue des parents à l'action éducative. Nous pensions avoir le droit d'information et d'expression en tant que parents et espérions que vous ouvriez le dialogue et surtout que vous soyez plus à l'écoute de nos aspirations. Préalablement au lancement de l'appel d'offres pour l'acquisition des ordinateurs, il aurait été plus opportun de se concerter avec les parents. Nos représentants ne sont pas habilités à se prononcer au nom de tous les parents, face à une aussi importante décision de changement radical de la manière de dispenser les enseignements. Les parents se devaient d'émettre leur propre opinion, exprimer leurs craintes et formuler leurs questionnements. Nous vous exprimons les nôtres et vous remercions de porter votre attention aux études qui ont été menées et dont nous en faisons part. « L'écran génère une dépendance grave» En 2016, l'Académie américaine de pédiatrie s'inquiétait de l'impact néfaste des écrans dans la vie des enfants : troubles du sommeil, échec scolaire, risque d'obésité, isolement… Et recommandant d'aménager des "temps de déconnexion" à la maison. Les grands patrons de la Silicon Valley confiaient en 2014 tenir leurs enfants à l'écart des nouvelles technologies, étant particulièrement bien placés pour en connaître les dangers. Plusieurs dirigeants de Google, Yahoo! Apple ou encore eBay, vont même jusqu'à les mettre dans des écoles "anti-technologie". Philippe Bihouix, ingénieur centralien, auteur avec Karine Mauvilly du "Désastre de l'école numérique" (édition du Seuil, 2016), déplore l'arrivée du numérique à l'école et dénonce un "choix pédagogique irrationnel". "L'école numérique est née de la fascination pour la nouveauté, la croyance que la technologie va tout résoudre, le besoin presque compulsif de 's'inscrire dans la modernité', mais sans réflexion préalable, sans recul, sans expérimentation digne de ce nom". Philippe Bihouix, s'appuie notamment sur une enquête Pisa/OCDE réalisée en 2012 et revue en 2015 sous l'angle de la numérisation des systèmes scolaires. "En moyenne, au cours des dix dernières années, les pays qui ont consenti d'importants investissements dans les nouvelles technologies n'ont enregistré aucune amélioration notable des résultats de leurs élèves". La Gazette des communes a rapporté que le département du Loiret, qui avait équipé ses collégiens de tablettes depuis 2013, a décidé de faire machine arrière et de revenir aux manuels scolaires, notamment à cause du coût trop important de l'expérimentation. Un frein au développement des enfants Le numérique fait appel à des mécanismes réflexes et entrave tout développement psychomoteur, sans compter les problèmes associés : effets psychologiques graves, myopie, effets sur le cerveau, manque de concentrations, addictions, troubles du langage et du sommeil… Nous vous interrogeons Monsieur Le Directeur sur la prise de conscience des problèmes que la numérisation peut poser, notamment par rapport au temps passé devant les écrans. En moyenne 8 heures par jour au sein de l'établissement, rajoutées au temps que les enfants passeront devant leurs ordinateurs à la maison pour faire leurs devoirs… Au lieu que l'établissement scolaire accompagne les enfants vers une consommation plus raisonnée du numérique, il va les rendre encore plus addicts qu'ils ne le sont. L'Expansion a rappelé que l'usage massif des tablettes ou autres supports numériques, affecte la santé des yeux et une utilisation excessive peut conduire à une dégradation de la rétine, entraîner fatigue et surmenage. Le choix de l'utilisation du numérique nécessiterait un réel débat et ne saurait se limiter à des arguments simplistes de s'inscrire « dans une démarche forte au service des apprentissages et de la qualité pédagogique des cours qui sont dispensés » tels qu'énumérés par Madame la Proviseure. Cette démarche s'inscrit dans une nécessité "marketing" de l'établissement, et dans la volonté de s'afficher comme innovante. Comment expliquez-vous les nombreuses études qui étayent que la technologie n'améliore pas, ou pas beaucoup, le niveau des élèves, que l'appareillage numérique ne peut pas améliorer l'enseignement car il prend le temps et la place des enseignements et des savoirs fondamentaux ? De plus, il aurait été plus convenable, avant de penser à généraliser ce nouveau mode d'apprentissage à des centaines d'élèves, de le proposer à des parents qui accepteraient cette méthode de leur plein gré dans un cadre de classe à choix facultatif par niveau et que cette transition vers « le progrès » se fasse de manière progressive. L'argument déployé par l'établissement que le numérique est une alternative aux cartables trop lourds ne semble être ni sensé ni convaincant. Des casiers tels que demandés par les parents d'élèves avant la construction de l'établissement à Bouskoura auraient été une alternative plus judicieuse. Au cas où ce projet serait adopté pour ceux qui le souhaitent, permettez-nous, Monsieur Le Directeur Général, de vous demander pour quelle raison allez- vous imposer l'achat d'ordinateurs. « Bring Your Own Device » ou encore « Apportez Votre Appareil Numérique, serait une alternative financière pour les parents qui en font le choix. L'établissement n'a aucunement le droit ni le pouvoir de nous imposer l'achat d'une marque qu'il aurait choisie au détriment d'une autre. Toutes ces procédures sont illégales et passibles de poursuites judicaires et en aucun cas l'école ne peut se substituer aux parents d'élèves afin d'acheter à leur place leurs fournitures scolaires et encore moins les ordinateurs. Monsieur Le Directeur Général, nous demandons une vraie concertation. Nous demandons l'avis de nos enseignants, qui quittent de plus en plus l'établissement face à l'absence de dialogue avec l'administration et le mépris dont ils sont victimes autant que les parents. Dans le rapport des orientations stratégiques 2015-2018, de l'OSUI, vous prônez la réussite des relations entre les familles et l'OSUI « Entre les familles et l'OSUI : réussir la rencontre », nous sommes sur un échec total depuis 2016-2017. Vous avez défini les objectifs pédagogiques et éducatifs pour 2015-2018, à aucun moment, un projet d'informatisation de 3 niveaux d'enseignement, n'en fait pas partie. Le rapport indique qu'il faudrait « Consolider la stratégie numérique » : « Les élèves sont amenés à apprendre de plus en plus en ligne. Il s'agit donc de les former à faire un usage pertinent de ces ressources. Ceci conduit à modifier les habitudes, le rapport aux supports, les relations maître/élève. Tâche difficile. C'est ainsi, par exemple, qu'une bonne part des manuels numériques actuels innovent peu, se cantonnant à être, à peu de choses près, la projection vidéo d'un support papier. Ce travail de longue haleine déborde de loin le seul champ de responsabilités de l'OSUI. Un acteur tel que le réseau Canopé, avec lequel la Mlf/OSUI a signé une convention et qui est présent dans toutes les académies et les départements français (éditeur de ressources pédagogiques transmédias) doit pouvoir aider très efficacement les établissements de l'OSUI. » Nous souhaiterions Monsieur Le Directeur Général, savoir en quoi a consisté l'aide du réseau Canopé, puisque l'OSUI admet dans son rapport ne pas pouvoir y arriver seule. Monsieur Le Directeur Général, nous espérons que vous porterez toute l'attention nécessaire à nos doléances, nos craintes et à nos aspirations. Il est temps que cesse ce climat délétère et que soient instaurés le droit à exprimer un avis et le droit d'avoir une opinion autre que celle de Mme La Proviseure. Par crainte de représailles envers nos enfants ou envers qui que ce soit, nous ne signerons pas ce courrier mais nous espérons avoir droit à des réponses et à des actions concrètes qui reflèteraient les valeurs de la MLF et son désir d'engagement dans un véritable dialogue. Cette lettre ouverte sera adressée à la presse pour information de ce qui se passe réellement au sein de votre établissement. Nous vous prions d'agréer, Monsieur Le Directeur Général, l'expression de nos sentiments les plus respectueux. Collectif de parents indignés Copie à Monsieur Le Président de la République Française Copie à Monsieur Le Ministre des Affaites Etrangères et de la Coopération Copie à Monsieur Le Ministre de l'Education Française Copie à Monsieur Le Président de la Mission Laïque Française «
II – REACTION DE LA DIRECTION DU LYCEE (20 juin) Communiqué à l'ensemble de la communauté éducative
Fort du travail engagé depuis plus de deux années au Lycée Français International Louis-Massignon dans le cadre de la politique pédagogique de l'Education Nationale Française, la Mlf/OSUI, le Lycée Français International Louis-Massignon et grâce à des concertations avec les représentants des parents et des personnels et avec le soutien technique et pédagogique du siège de la Mlf nous tenons à vous informer des faits suivants : 1/ Le Lycée Français International Louis-Massignon est engagé dans un projet pédagogique numérique (AXE 1 du projet d'établissement) ; 2/ Les expériences vécues depuis 2015 dans ce domaine au primaire et au secondaire nous renforcent dans cet engagement, notamment grâce aux témoignages des élèves ; 3/ Le Lycée Français International Louis-Massignon est engagé dans des actions en faveur de la santé et sécurité numériques de ses élèves et de ses personnels (AXE 2 du projet d'établissement) ; 4/ Les équipes pédagogiques sont engagées dans cette démarche qui sera évolutive et dont les effets seront évalués au fil du temps ; 5/ Très à l'écoute des remarques constructives de la communauté éducative et après rencontres avec les fédérations et des enseignants, Le Lycée Français International Louis-Massignon a décidé de moduler sa proposition : * Les élèves de CM1 et 5ème seront en possession de l'ordinateur portable « HP ELITE BOOK », coût 6.848 DH ; * Les élèves de 2nde auront le choix entre le même ordinateur que les CM1 et 5ème ce qui leur permettra d'aller jusqu'en Terminale OU un ordinateur potable « HP PRO » coût 12.400 DH qui leur permettra d'utiliser ce dispositif après le baccalauréat ; * L'achat d'une calculatrice graphique ne sera plus obligatoire à la rentrée prochaine pour les 2nde car les élèves utiliseront un émulateur qui sera préinstallé sur les ordinateurs portables, ce qui fera une économie de 2.000 DH pour les familles environ en seconde et en première.
En conséquence, le document d'engagement reste le même pour les futurs CMAA et 5ème. Pour les 2nde, un nouveau document proposant ce choix sera transmis aux élèves de seconde dès jeudi 21 juin. La date limite de retour de ce document est le lundi 25 juin. Je compte sur l'investissement de tous pour faire vivre ce projet au service de l'avenir de vos enfants.
Cordialement, Catherine Bellus-Ferreira Proviseure du Lycée Français International Louis-Massignon
III – APPEL A MANIFESTATION DU COLLECTIF DES PARENTS INDIGNES (22 juin)
Les Parents d'élèves du Lycée Français International Louis Massignon, appellent au REFUS des décisions unilatérales et injustifiées de l'administration scolaire
NON aux AUGMENTATIONS et aux abus ! Non à la pression financière continue !
Un Sit-in est organisé le 26 juin sur le site de Bouskoura (CASABLANCA, le 20 juin 2018) Les parents d'élèves du Lycée Français International Louis Massignon disent « NON » aux abus et le font savoir aux différentes parties prenantes, en organisant un DEUXIEME sit-in le 26 juin, sur le site du Lycée Français International Louis Massignon à Bouskoura. Ce sit-in fait suite aux décisions unilatérales de la direction de l'école, qui bafoue les règles élémentaires de concertation avec les parents et leurs représentants, un système participatif, qui était pourtant la norme au sein du réseau OSUI et du système éducatif français. Dans ce contexte, les parents épuisés financièrement et moralement, sont piégés par une administration qui refuse d'entendre la voix de la raison. En désespoir de cause, ils ont décidé à l'unanimité de recourir à un sit-in. Les parents veulent faire entendre leur voix sur les points suivants : - Non aux augmentations (Frais de scolarité et droits d'entrée fratrie). - Non au projet pédagogique numérique non maitrisé et non concerté ; - Oui à une communication équilibrée et transparente avec la direction du groupe scolaire. Non aux augmentations (Frais de scolarité et droits d'entrée fratrie) : Entre 2013 et 2017, les frais de scolarité ont augmenté de 23%, soit une augmentation de 10.000,00 DH en 5 ans. Concernant les frais de la rentrée prochaine, ils augmentent de 25% pour l'accès en PS (petite section) et de 60% pour les autres niveaux. Cette hyperinflation des droits de scolarité ne reflète aucune logique financière, économique ou même pédagogique et est contraire à l'esprit et à la charte de l'OSUI, une association à BUT NON LUCRATIF. En outre, elle met à rude épreuve les capacités financières des parents, dont la majorité est aujourd'hui incapable de faire face à cette spirale d'augmentations totalement injustifiées. Ainsi, le collectif des parents indignés refuse catégoriquement toute augmentation des frais de scolarité et des droits de première entrée et exige : - Un gel des augmentations pendant les trois prochaines années, afin d'absorber les augmentations successives décidées ces dernières années, - Une visibilité sur l'évolution éventuelle des frais et droits d'entrée sur le moyen / long terme (5 à 10 prochaines années), - Une communication transparente et préalable à toute décision de révision des tarifs. Non au projet numérique non maîtrisé et non concerté : Historique La réflexion autour du projet numérique a été lancée en 2016 et une classe pilote a été mise en place au titre de l'année scolaire 2017/2018. La décision de généralisation intervient alors que le projet demeure en phase d'expérimentation et sans aucune démarche de concertation avec les parents. Les résultats de cette expérience n'ont, à ce jour, toujours pas été partagés, ni avec les parents, ni avec le corps enseignant. La décision de généralisation du numérique souffre de plusieurs insuffisances dont principalement : Une approche pédagogique opaque : Pour tout nouveau projet pédagogique en phase d'expérimentation, il est normal de consulter les parents pour partager les résultats du pilote, évaluer la pertinence, procéder aux ajustements nécessaires et définir un plan d'actions. Une démarche qui tombe sous le sens, mais qui n'a pourtant pas été retenue par une administration adepte des décisions unilatérales. Par ailleurs, la pertinence du projet reste discutable, selon plusieurs études scientifiques, et selon le feed-back des enseignants ayant participé à ce projet pilote. L'unilatéralisme de l'administration, ainsi que son mépris pour toute forme de concertation ont d'ailleurs eu pour effet d'écarter un corps enseignant privé de son droit de regard – légitime - sur la question. Indignés, ils déplorent, eux aussi, l'absence totale de transparence de l'administration sur un projet mal ficelé, qu'ils ont catégoriquement rejeté par communiqué, au nom de l'intérêt supérieur des enfants. Un Montage financier et administratif peu satisfaisant : L'administration a décidé de faire supporter aux parents la totalité des charges inhérentes au projet de classes numériques. Ainsi, l'institution se comporte comme un MAÎTRE D'OUVRAGE JUGE ET PARTIE puisqu'elle a décidé d'acquérir elle-même le matériel qu'elle estime nécessaire. Or les frais notifiés aux parents sont notoirement supérieurs à ceux pratiqués sur le marché. Le prix du matériel choisi par l'administration est en effet NETTEMENT PLUS COÛTEUX que celui vendu au grand public. Une aberration que ne comprend pas le collectif, l'achat d'une grande quantité d'équipement faisant toujours l'objet de rabais conséquents. De surcroît, de nombreux vices de fond et de forme ENTACHENT LE PROCESSUS DE SELECTION DU FOURNISSEUR de matériel : consultation restreinte pour un projet de 8 MMAD renouvelable, un seul et unique soumissionnaire a présenté une offre etc…). Ainsi, le collectif des parents indignés refuse la mise en œuvre de ce projet dans les conditions actuelles et exige : - Un bilan des résultats des classes pilotes à réaliser par un organisme indépendant - La neutralité de l'établissement par rapport aux fournisseurs et prestataires de la place Oui à une communication équilibrée et transparente avec l'administration : Contrairement aux valeurs et à l'esprit de la Mission Laïque Française, dont l'écoute et le dialogue sont des piliers fondamentaux, l'administration a opté pour un passage en force d'un projet qui n'a reçu l'adhésion ni des parents, ni des enseignants. La mise en place d'un dialogue continu et constructif entre l'administration et les parents, et son insertion dans une démarche de concertation et de partage, sont les seuls garants de l'adhésion de tout un chacun aux projets pédagogiques de l'école, à ses orientations et à ses valeurs. Le collectif demande : - Une concertation sincère et transparente avec les parents à travers leurs associations représentatives d'une part, et directement à travers les canaux électroniques tels que le système Pronote déjà en place, d'autre part - Le respect des valeurs de la Mission Laïque Française, dans le cadre d'une communication respectueuse des valeurs locales et universelles pour un dialogue constructif CONTACT : Collectif des parentes indignés