Ce lundi 1er mai, le défilé des travailleurs subsahariens et des employées philippines a attiré l'attention à Rabat, alors qu'ils marchaient en réclamant l'application de la loi et la jouissance de leurs pleins droits dans leurs métiers. Quant aux Marocains, ils demandaient l'augmentation des salaires et la mise en œuvre des dispositions de l'Accord du 26 avril 2011 signé par le gouvernement Abbas el Fassi. Les travailleurs émigrés, venus essentiellement d'Afrique subsaharienne et des Philippines pour les femmes,, défilaient sous les bannières de l'UMT et de l'Organisation démocratique du travail (ODT), relevant du PAM. Le chef de groupe de ce parti à la Chambre des représentants Ahmed Chororo était présent au meeting de son syndicat, lors duquel il a déclaré que « la nouvelle loi sur les retraites du secteur public porte préjudice aux droits des travailleurs et nous demandons la réouverture du débat ». L'orateur a poursuivi, affirmant que son parti, rangé dans l'opposition parlementaire, demandera au gouvernement d'augmenter les salaires et des pensions des travailleurs, d'appliquer une indexation des salaires sur les prix et le relèvement du SMIG à 4.000 DH, en plus de la mise en œuvre de l'ensemble des revendications des travailleurs. Et plus globalement, l'ensemble des centrales syndicales revendiquaient la même chose, à savoir la hausse des revenus, des pensions et allocations familiales et des pouvoirs d'achat, l'uniformisation du salaire minimum et l'annulation des nouvelles dispositions sur les retraites, en plus de la garantie des droits des travailleurs, de la généralisation de la couverture médical et de l'institutionnalisation du Dialogue social. Mais le gros des manifestations ont eu lieu à Casablanca, alors qu'à Rabat les syndicats ont organisé des meetings lors desquels des dirigeants nationaux ou régionaux ont prononcé des discours. Ainsi, Jamaaâ Moatassim, membre de la direction du PJD, était présent à un meeting du syndicat de son parti l'UNTM et a délivré une allocution plutôt critique envers les autres centrales. Moatassim, maire de Salé, s'exprimait en présence de la secrétaire d'Etat Nezha El Ouafi et martelait que « les syndicats ne défendent pas les droits de la classe prolétaire », donnant pour exemple l'absence d'union des syndicats, l'an passé, lors de la discussion sur la réforme de la Caisse marocaine des retraites. On aura remarqué l'absence de l'UGTM qui, cette année, a boycotté les défilés traditionnels du 1er mai, arguant que c'était là une manière de protester contre « la non-application de l'Accord du 26 avril et des conventions sectorielles, et aussi le gel du Dialogue social durant 5 années et la mise à mal des droits des travailleurs, en tête desquels la retraite et les droits syndicaux ». On notera qu'après une année de tension avec le gouvernement précédent, et après un blocage du Dialogue et des échanges entre exécutif et syndicats, des lueurs d'espoir pour une détente sont apparues après les rencontres menées la semaine dernière à la présidence du gouvernement entre Saadeddine El Otmani et les centrales syndicales.