La classe ouvrière de Rabat a célébré dimanche la fête du travail en appelant à la préservation de ses acquis et à la satisfaction de ses revendications « légitimes ». Les centrales syndicales ont tenu, à cette occasion, plusieurs meetings avant d'organiser les traditionnels défilés sur les principales avenues de la capitale, au cours desquelles les militants ont scandé des slogans appelant à l'institutionnalisation du dialogue social, la préservation des acquis, l'augmentation des salaires, la généralisation de la protection sociale et l'unité syndicale. Dans son meeting, le secrétaire général adjoint de l'Union nationale du travail au Maroc (UNTM), Abdessamad Lamrini a mis l'accent sur l'importance du renforcement de la solidarité sociale, soulignant le rôle des entreprises citoyennes dans la réduction des disparités sociales et de leur impact positif sur le développement économique et la paix sociale. M. Lamrini a plaidé en faveur de l'institutionnalisation du dialogue social et ce, dans le cadre de l'esprit de responsabilité qui doit animer le gouvernement et les centrales syndicales pour la satisfaction des revendications de la classe ouvrière, mettant en garde contre toute atteinte aux droits des travailleurs. Pour sa part, le secrétaire général de la Confédération démocratique du travail (CDT), Noubir El Amaoui a indiqué que l'absence » du dialogue social de l'agenda du gouvernement témoigne d'une situation politique et institutionnelle « non conforme aux dispositions de la Constitution », qui prône une approche démocratique et participative axée sur le respect des droits de l'Homme. Selon lui, « malgré les initiatives visant à amener le gouvernement à initier un réel dialogue social, et malgré la conscience distinguée dont fait preuve le mouvement syndical, le gouvernement demeure attaché à sa politique qui n'accorde aucun intérêt aux syndicats ». De son coté, le secrétaire général de l'UMT, El Miloudi Moukharik a souligné que face au « blocage » du dialogue social avec le gouvernement, la classe ouvrière est appelée à poursuivre son action sociale et politique « sous toutes ses formes ». Moukharik a noté que les propositions présentées par le gouvernement durant le dialogue social demeurent « faibles » et « ne répondent pas » aux aspirations de la classe ouvrière. L'UMT a-t-il dit, a exprimé, en son temps, son rejet « catégorique » de ces propositions, soulignant son attachement au cahier revendicatif de la classe ouvrière portant notamment sur l'augmentation des salaires, le retrait du projet relatif à la réforme de la retraite et le respect des libertés syndicales. Intervenant lors d'un meeting, Khadija Zoumi de l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) a déploré « l'échec » du dialogue social, réaffirmant l'attachement de ce syndicat aux revendications « légitimes » de la classe ouvrière. Elle a soutenu que l'amélioration du revenu constitue la base du dialogue social et ce, face au « recul » du pouvoir d'achat des citoyens et la « dégradation » des services sociaux de base. Abdelkader El Kihel , l'un des dirigeants du parti de l'Istiqlal, a déploré lui aussi le sort du dialogue social et l'intérêt accordé par le gouvernement aux équilibres macro-économiques « aux dépens » des droits de la classe ouvrière. Il a appelé les centrales syndicales à unifier leurs rangs pour faire aboutir les revendications légitimes de la classe ouvrière. Le secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT), Abdelali Gmira , a quant à lui critiqué les résultats du dialogue social, insistant sur la nécessité d'améliorer les salaires et d'établir un front syndical pour faire face à la « hausse » des prix et à la réforme des régimes de retraite . Pour sa part, le secrétaire général de l'Organisation démocratique du travail (ODT) Omar Lotfi, a affirmé lors d'un meeting que le gouvernement a « bloqué tous les mécanismes relatifs au dialogue social » et « n'a pas honoré » les engagements du 26 avril 2011. « L'exécutif refuse de répondre aux revendications syndicales légitimes et évite le dialogue comme outil pour régler les différends », a-t-il estimé.